Projet d'autonomisation des riverains du Niokolo: des pas importants, mais un goût d'inachevé (responsable)



Médina Gounass (Kolda), 27 mai (APS) - Le projet ’’Elevage comme source de subsistance’’ laisse un goût ’’d’inachevé’’, étant donné l’envergure des problèmes sur place et la proportion des bénéficiaires par rapport au reste, a indiqué dimanche le docteur Youssouph Diédhiou, chargé de programme au patrimoine mondial au sein de l’UICN.

Financé par l’Union européenne par l’intermédiaire de la CEDEAO au profit d’une dizaine de villages de la périphérie du Parc national du Niokolo Koba (PNNK), ce projet arrive à terme en juillet prochain, après près de trois ans d’exécution.

Il est exécuté par l’UICN, via le PNNK, et vise à appuyer les populations riveraines du Parc national dans des activités agricoles, maraîchères, entre autres, afin de diminuer leur pression sur les ressources naturelles de la réserve animale et florale de 913.000 hectares.

’’Des pas importants ont été franchis, mais il y a un goût d’inachevé par rapport à l’envergure des problèmes et à l’ampleur du projet qui, sur 320 villages, n’a touché qu’une dizaine’’, a dit le docteur Youssouph Diédhiou.

Il intervenait au terme d’une mission de l’UICN dans des villages ayant bénéficié de cette initiative, qui a touché, entre autres secteurs, à l’apiculture, à l’aviculture, au reboisement, à l’élevage.

En compagnie du chef de mission, le docteur vétérinaire s'est rendu, samedi, dans les villages bénéficiaires de Badi Gnongani et Mansadala (département de Tambacounda). Il a ensuite visité la partie située dans la région de Kolda, dimanche.

Le docteur Diédhiou a lié la limite de l’action du projet, au fait qu’il s’agit juste d’un projet-pilote, alors que le parc est à cheval sur les trois régions de Kolda, Kédougou et Tambacounda, avec 15 communautés rurales tout autour.

Environ 20 millions de francs CFA ont été injectés dans les activités de cinq groupements regroupant les femmes des villages bénéficiaires. Trois puits y ont été forés pour un coût de cinq millions chacun, en plus des cinq millions dédiés à l’achat d’intrants pour le maraîchage et la clôture en grillage des espaces de culture.

A travers ce projet, 3.000 bovins ont été suivi depuis 2011, par un docteur vétérinaire qui a en charge le volet élevage, 500 bleues de Hollande (race de poules pondeuses) disséminés auprès d’une dizaine de groupements féminins afin d’améliorer les races de poulet locales.

La somme des recettes générées par les GIE est dans l’ordre des 500.000 francs, compte non tenu des charges et des produits destinées à l’auto-consommation, a-t-il expliqué.

Les femmes du GPF de Kalifourou, dans la communauté rurale de Linkéring ont reboisé 230 pieds de manguiers en bonne croissance et celui de Kawral a pu récolter, à la fin du dernier hivernage, 2,5 tonnes de riz paddy.

Dans sa démarche consistant à créer l’émulation dans les communautés, des modèles de poulailler ont été réalisés avec du matériau local. Celui du fils du marabout de Médina Gounass (kolda), Thierno Aliou Badara Bâ, a constitué un ’’symbole de l’appropriation du projet par une communauté religieuse’’, a noté Racine Kane, chef de mission de l’UICN.

M. Bâ, chargé de l’élevage et de l’agriculture de la communauté, a actuellement un poulailler de 637 pondeuses, qui ont commencé à produire en moins de quatre mois. Il a annoncé qu’il compte se lancer progressivement dans l’élevage de poulets de chair.

Du point de vue du reboisement, il réalisé, avec l’appui des agents du Parc, une pépinière de 15.000 plants qui, mis en terre, s’ajouteront aux centaines déjà plantés sur la place de prière de la cité religieuse et sur le site du ’’daaka’’ (lieu de pèlerinage annuel).

’’Je regrette la séparation’’, a indiqué le président de la communauté rurale de Linkéring, Mamadou Bayo, estimant que ce projet aidera à réduire l’action de l’homme sur le parc. Il a promis que sa collectivité, qui a tiré profit de cette initiative, apportera un ’’suivi permanent’’ pour la continuité des retombées pour que cela serve d'exemple pour les autres villages de sa communauté.

Ce projet transfrontalier intéressant à ses débuts la périphérie du parc Niokolo Koba, celle de Badiar, en Guinée, et une autre partie au Mal a été évalué entre 350 et 450 millions de francs CFA, selon Diédhiou.

’’Nous avons vu l’utilité. C’est pourquoi tout Médina Gounass et environs comptent poursuivre ce projet pour qu’il fasse tache d’huile dans la région et la sous-région’’, a dit Aliou Bâ, selon qui, cette plantation d’arbres fruitiers contribuera à améliorer l’alimentation et les revenus des populations.

Pour ce faire, il estime que le meilleur moyen de sensibilisation serait de faire en sorte que les habitants sentent la nécessité de planter des arbres fruitiers et de protéger les fruits forestiers. Cela, en montant dans la périphérie du parc, des unités de transformation les aidant à valoriser et à écouler la production existante.

’’Elevage comme moyen de subsistance’’ a aidé à la mise en place d’un réseau des présidents de communautés rurales de la périphérie du parc, afin d’assurer une pérennisation des acquis.

ADI/ASG

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