ASSISES NATIONALES DES COLLECTIVITES LOCALES, Corriger les dysfonctionnements

Après une décennie de régionalisation, les acteurs, dirigeants et partenaires des collectivités locales se retrouvent les 27, 28 et 29 novembre dans le cadre d’assises nationales de la décentralisation. Passer au peigne fin la politique de décentralisation du Sénégal depuis 1996, scruter l’avenir et baliser certainement de nouveaux sentiers de la déconcentration. Une rencontre fort attendue, car elle a toujours été une préoccupation pour l’ensemble des acteurs qui veulent évaluer et mettre le doigt sur les dysfonctionnements de la Décentralisation jusqu’ici appliquée, dans un souci de les corriger au plus vite.



L’administrateur civil et inspecteur des affaires administratives et financières du ministère de la Décentralisation, Abdoulaye Lô a estimé que « ces assises devraient répondre à toutes les attentes des acteurs en particulier des élus qui, dans leur pratique quotidienne, des compétences qui leur sont transférées ont constaté qu’il y a des insuffisances. Ces élus rencontrent beaucoup de difficultés pour appliquer ces compétences en plus de la modicité des moyens financiers dont ils disposent ». Pour lui, ces assises offrent également une occasion de mettre le doigt sur toutes les insuffisances et de proposer des solutions pérennes.

Le technicien de la décentralisation qui a activement participé en 1996 à la vulgarisation et au partage du Code des collectivités locales a indiqué que des sujets comme le statut de l’élu local, la fonction publique locale en passant par le problème des fonds de transfert entre l’Etat et les collectivités locales seront évoqués. Tous les acteurs (élus locaux, députés, sénateurs, société civile, secteur privé, universitaires, entre autres) sont aussi invités pour un tour d’horizon exhaustif des maux du secteur.

Au de-là de ces assises, l’administrateur civil a révélé que le ministre en charge de la Décentralisation et des collectivités locale, envisage d’organiser une réunion de la Commission nationale de développement local (Cndl) sous la présidence du chef de l’Etat. Selon Abdoulaye Lô, cette instance, qui devrait permettre de prendre de grandes décisions pour aider davantage la décentralisation, ne s’est jamais réunie.

Les insuffisances de la décentralisation

1996-2006. La décentralisation a plus de dix ans maintenant. Les acteurs, notamment les élus locaux ont, pour leur part, décelé un certain nombre d’insuffisances qu’ils ont consigné dans une note rédigée lors de leur dernière assemblée générale. « A l’épreuve du temps et de la pratique, il est avéré que du chemin reste à parcourir pour concrétiser l’ambition de faire de la collectivité locale l’espace de production de services publics de proximité en mesure de contribuer à améliorer profondément le niveau de vie des citoyens. Le processus, dans sa configuration actuelle, est sapé par de multiples dysfonctionnements qu’il faut nécessairement corriger », a indiqué la note de cadrage de l’Union des associations d’élus locaux (Uael). Ce document a aussi renseigné sur le fait que les limites physiques des collectivités locales sont sources de conflit, notamment entre communes, entre communautés rurales ou encore entre commune et communauté rurale, parce que n’étant pas toujours correctement matérialisées. Les élus locaux ne sont pas les seuls à formuler des préoccupations en perspective de ces assises. Le chef d’équipe du programme d’appui à la décentralisation et au développement local (Proddel), Awa Gueye a salué l’initiative de l’organisation des assises. « Il y a un certain nombre de mécanismes comme les conventions types sur lesquels ces assises devront revenir. Celles-ci (les conventions) ont été pensées au moment de la réforme de 1996 comme un instrument d’accompagnement pour la mise en œuvre des compétences qui sont dévolues aux collectivités locales. Mais, on s’est rendu compte que l’instrument, même s’il a été très bien pensé en théorie, il souffre, en pratique, de beaucoup de problèmes d’applicabilité », a-t-elle expliqué.

De l’avis Awa Gueye, « c’est un outil qui permet aux collectivités de pouvoir utiliser gratuitement les services déconcentrés de l’Etat pour une mise en œuvre correcte des différentes compétences. On ose espérer que ces assises vont corriger tous ces dysfonctionnements ».

L’agent de terrain du Proddel a, par ailleurs, souligné qu’il y a aussi le problème de la mobilisation des finances au niveau des collectivités locales. « On se rend compte qu’avec la modicité des budgets locaux, les collectivités ne peuvent pas mettre en œuvre tout ce qui est infrastructure, tout ce qui est action d’amélioration de services qui sont identifiées à l’issue du processus de planification. Cela serait bien de pouvoir travailler les conditions cadre pour permettre à l’Etat, d’un point de vue législatif et réglementaire de pouvoir faciliter les mécanismes financiers afin de permettre aux collectivités de pouvoir exploiter pleinement leur potentiel fiscal », a avancé Awa Gueye

Sud Quotidien

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