
BELEM (le 29 janvier 2009) - Je suis venue à Belèm avec beaucoup d’attentes, comme tout le monde, mais également, comme tout le monde, je regorgeais d’idées qui ne cherchaient qu’à s’exprimer dans moult espaces d’échanges et de synergies. Au bout de 72 heures, il fallait se rendre à l’évidence : des difficultés de repérage, des contraintes linguistiques énormes, pas d’espace de coordinations accessible, etc.
La presse écrite locale renvoyait les images et les voix de leaders des questions sociales économiques et environnementales du continent sud-américain et de l’Amazonie. Où sont les autres grandes voix porteuses de nouvelles perspectives sur les enjeux politiques mondiaux et qui ont pris l’habitude de stimuler les réflexions dans les Fora précédents ?
Un tour d’horizon au cours de la marche d’ouverture (9000 personnes) et sur le site du Forum (à l’Université rurale..) et l’on se rend très vite compte de la participation minimale des autres Sud, et notamment de l’Afrique qui fait montre d’une très faible présence. Mauvaise organisation ? Nous n’osons pas mettre en doute les capacités organisationnelles et mobilisatrices en Amazonie et au Brésil connues et reconnues par tous.
Devons-nous alors parler d’un essoufflement du processus des Fora sociaux mondiaux ? Les stratégies de mobilisation et de mise en synergie des forces sociales et politiques en provenance de tous les coins de la planète ont-elles atteint leurs limites ?Les initiateurs et tous les leaders internationaux, régionaux et nationaux des fora sociaux ont fait un travail titanesque depuis près d’une décennie. Après une période de désorientation des mouvements politiques, les fora ont permis d’ouvrir de nouvelles perspectives et de nouveaux horizons pour redonner de l’espoir à des millions de personnes et de groupes sociaux. Ils ont permis aux acteurs des divers Sud de se construire des espaces d’expression, de visibilité, d’action et d’influence.
Les dynamiques des fora ont permis de dénoncer les racines du système dominant et de ses conséquences de destruction des conditions de vie des populations et des ressources du monde. Si l’Afrique doit accueillir le prochain FSM en 2011, Enda considère qu’il est urgent et crucial de s’interroger dès maintenant sur les enjeux des futurs Fora et des mouvements sociaux qui les composent. C’est pourquoi, je nous invite déjà à une réflexion commune autour de quelques questions (il y en a beaucoup d’autres) auxquelles il faut trouver des réponses si le prochain FSM doit avoir un sens fort pour toutes celles et tous ceux qui sont en quête d’un autre monde possible :
- Quelles sont les influences réelles que les mouvements sociaux nationaux nourris et stimulés par les expériences des FSM ont eu sur leurs sociétés notamment dans les domaines des droits humains, des statuts politiques et des conditions de vie des populations de leurs pays ?
- En ce qui concerne l’Afrique, est-ce que les divers Fora nationaux, régionaux et mondiaux ont été des facteurs d’impulsion des processus de démocratisation ? Est-ce qu’ils ont facilité l’identification, la participation et la promotion des milliers de groupes sociaux (agriculteurs, artisans et divers travailleurs) porteurs d’innovations et de pratiques alternatives ?
- Est-ce que les Fora sociaux ont contribué à clarifier les rôles politiques, les responsabilités et les positionnements des acteurs qui s’identifient comme « société civile », « ong » ou « mouvements sociaux » ?
- Est-ce que l’action des mouvements sociaux nationaux et continentaux a pu inquiéter les tenants du système dominant, ou à défaut, a t’elle fait reculer les gouvernements les plus anti-démocratiques ? Quels ont été les résultats les plus probants des dialogues entre mouvements sociaux et gouvernements ?
Des réflexions autour de ces questions, et bien d’autres encore, serviront à stimuler l’engagement et la participation aux prochains Fora. Pour l’Afrique, hôte du prochain FSM, il me semble que le défi majeur sera de réussir à mobiliser les groupes sociaux divers, porteurs de luttes au quotidien afin, qu’ils soient à tous les niveaux, partie prenante de la construction des prochains fora. Un autre défi sera de renforcer nos capacités à inventer des liens politiques et économiques entre les peuples des Sud pour un autre monde possible.
La presse écrite locale renvoyait les images et les voix de leaders des questions sociales économiques et environnementales du continent sud-américain et de l’Amazonie. Où sont les autres grandes voix porteuses de nouvelles perspectives sur les enjeux politiques mondiaux et qui ont pris l’habitude de stimuler les réflexions dans les Fora précédents ?
Un tour d’horizon au cours de la marche d’ouverture (9000 personnes) et sur le site du Forum (à l’Université rurale..) et l’on se rend très vite compte de la participation minimale des autres Sud, et notamment de l’Afrique qui fait montre d’une très faible présence. Mauvaise organisation ? Nous n’osons pas mettre en doute les capacités organisationnelles et mobilisatrices en Amazonie et au Brésil connues et reconnues par tous.
Devons-nous alors parler d’un essoufflement du processus des Fora sociaux mondiaux ? Les stratégies de mobilisation et de mise en synergie des forces sociales et politiques en provenance de tous les coins de la planète ont-elles atteint leurs limites ?Les initiateurs et tous les leaders internationaux, régionaux et nationaux des fora sociaux ont fait un travail titanesque depuis près d’une décennie. Après une période de désorientation des mouvements politiques, les fora ont permis d’ouvrir de nouvelles perspectives et de nouveaux horizons pour redonner de l’espoir à des millions de personnes et de groupes sociaux. Ils ont permis aux acteurs des divers Sud de se construire des espaces d’expression, de visibilité, d’action et d’influence.
Les dynamiques des fora ont permis de dénoncer les racines du système dominant et de ses conséquences de destruction des conditions de vie des populations et des ressources du monde. Si l’Afrique doit accueillir le prochain FSM en 2011, Enda considère qu’il est urgent et crucial de s’interroger dès maintenant sur les enjeux des futurs Fora et des mouvements sociaux qui les composent. C’est pourquoi, je nous invite déjà à une réflexion commune autour de quelques questions (il y en a beaucoup d’autres) auxquelles il faut trouver des réponses si le prochain FSM doit avoir un sens fort pour toutes celles et tous ceux qui sont en quête d’un autre monde possible :
- Quelles sont les influences réelles que les mouvements sociaux nationaux nourris et stimulés par les expériences des FSM ont eu sur leurs sociétés notamment dans les domaines des droits humains, des statuts politiques et des conditions de vie des populations de leurs pays ?
- En ce qui concerne l’Afrique, est-ce que les divers Fora nationaux, régionaux et mondiaux ont été des facteurs d’impulsion des processus de démocratisation ? Est-ce qu’ils ont facilité l’identification, la participation et la promotion des milliers de groupes sociaux (agriculteurs, artisans et divers travailleurs) porteurs d’innovations et de pratiques alternatives ?
- Est-ce que les Fora sociaux ont contribué à clarifier les rôles politiques, les responsabilités et les positionnements des acteurs qui s’identifient comme « société civile », « ong » ou « mouvements sociaux » ?
- Est-ce que l’action des mouvements sociaux nationaux et continentaux a pu inquiéter les tenants du système dominant, ou à défaut, a t’elle fait reculer les gouvernements les plus anti-démocratiques ? Quels ont été les résultats les plus probants des dialogues entre mouvements sociaux et gouvernements ?
Des réflexions autour de ces questions, et bien d’autres encore, serviront à stimuler l’engagement et la participation aux prochains Fora. Pour l’Afrique, hôte du prochain FSM, il me semble que le défi majeur sera de réussir à mobiliser les groupes sociaux divers, porteurs de luttes au quotidien afin, qu’ils soient à tous les niveaux, partie prenante de la construction des prochains fora. Un autre défi sera de renforcer nos capacités à inventer des liens politiques et économiques entre les peuples des Sud pour un autre monde possible.