Dégradation des ressources forestières : Le Sénégal perd 45 000 hectares de forêts par an

Au moment où le prix du baril de pétrole ne cesse d’augmenter, le Sénégal connaît une dégradation prononcée de ses ressources forestières. Un état de fait qui préoccupe en ce qu’il compromet ses objectifs de développement durable.



Un des faits marquants de ces dernières décennies, c’est la dégradation prononcée du couvert végétal du Sénégal qui constitue la principale source d’énergie encore accessible pour la majorité des populations. Selon Lamine Thioune, le directeur de l’Energie qui présidait vendredi, l’atelier sur ‘l’aménagement participatif des forêts du Sénégal’, ce pays est confronté à un sérieux problème de dégradation des ressources forestières à l’instar des autres pays de la sous-région. Citant des statistiques du Fonds des Nations unies pour l’alimentation (Fao), le Sénégal perd chaque année environ 45 000 hectares de forêts. Cette situation grave se manifeste par une baisse du potentiel ligneux, la disparition de la faune et une perturbation des écosystèmes de notre pays.

Sur les causes explicatives de cet état de fait, le directeur de l’Energie fait observer que ‘cette situation résulte des effets péjoratifs des perturbations climatiques, combinés aux actions néfastes de l’homme comme le défrichement agricole, les feux de brousse répétitifs et la surexploitation’. Or l’importance de la forêt considérée souvent comme ‘une banque verte’, pour les populations du Sénégal n’est plus à démontrer. En fait, les combustibles ligneux qui représentent près de 90 % de l’énergie domestique et plus 48 % de l’énergie nationale proviennent de nos forêts, selon les chiffres de la direction de l’Energie. De même, la forêt fournit une gamme de produits appréciables, surtout pour les populations rurales, notamment les fruits qui constituent une source d’alimentation non négligeable.

C’est pourquoi, une réaction forte pour conserver le potentiel s’impose de l’avis unanime de tous les experts. ‘L’unique action de reboisement s’est avérée insuffisante pour préserver les formations forestières et satisfaire en même temps les besoins des populations en produits ligneux et non ligneux, d’où l’intérêt d’aller vers la gestion durable des ressources forestières’, estime le colonel Mactar Cissé, directeur des Eaux, forêts, Chasses et de la Conservation des sols. Pour ce faire, il faut aller vers l’élaboration de plans d’aménagement forestier qui impliquent les populations à la base et pour être en phase avec la décentralisation qui consacre depuis 1996 la gestion de l’environnement aux collectivités locales.

Selon le directeur de l’Energie, Lamine Thioune, même si le cadre juridique est là pour faciliter la participation active des collectivités locales et surtout des populations à la gestion des ressources forestières, il n’en demeure pas moins que les moyens manquent pour que ces acteurs assument convenablement les tâches qui leur incombent. ‘Pour remédier à cette situation, l’Etat a lancé un processus de révision de la fiscalité forestière qui devrait permettre à terme de doter les collectivités locales d’un minimum de moyens financiers indispensables à la gestion des ressources forestières du domaine protégé’, renseigne le directeur de l’Energie.

Pour apporter des réponses à cette problématique de l’approvisionnement durable en combustibles domestiques, le Sénégal, avec l’aide de la coopération technique allemande (Gtz) et de la Banque mondiale, a mis en place un Programme de promotion de l’électrification rurale et l’approvisionnement durable en combustibles domestiques (Peracod) depuis quatre ans. L’objectif de ce programme est de réduire significativement la consommation de bois en favorisant la diversification des combustibles domestiques et la diffusion de technologies économiques telles que les foyers améliorés. Le Peracod intervient dans la région du bassin arachidier, dans les communautés rurales de Diossong, de Thiombi, Keur Baka, de Nganda et en Casamance dans les forêts classées de Kalounayes, Coubalan, Ouonck, Tenghory, Tanaff, Dioulacolon, Kolibantang et Simbandi-Brassou.

Wal Fadjri

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