Financement des activités rurales : Ces obstacles pour la microfinance



L’insuffisance et l’inadéquation des services financiers offerts limitent l’accès de certains secteurs de l’économie comme l’agriculture aux services financiers décentralisés. Trois obstacles se dressent sur le chemin des acteurs de ces secteurs pour y remédier.

Malgré des avancées indéniables, le secteur de la microfinance reste confronté à, au moins, 3 défis majeurs dès lors qu’il s’agit de fournitures de services financiers en milieu rural. Trois défis qui ont été identifiés au cours de l’ouverture de la 8e Conférence du Réseau africain des Institutions de microfiance (Afmin). Pour le spécialiste de finance inclusive au Pnud/Fenu, Issa Barro, qui s’exprimait au cours de cette cérémonie présidée par le ministre d’Etat en charge de la Famille, de la Sécurité alimentaire, de l’Entreprenariat féminin, de la microfinance et de la petite Enfance, Ndèye Khady Diop, le premier défi a trait au débat récurrent sur le plafonnement des taux d’intérêt pratiqués par les institutions de microfinance. Et la question est de savoir quel devra être le niveau optimal de taux d’intérêt dans un contexte de coûts de transaction élevés et d’exigence de viabilité et de pérennité des institutions de financement rural, tout en s’assurant que ces institutions de financement rural ne transfèrent pas aux populations rurales le coût de leur inefficience ? Et M Barro d’en déduire que la diminution des coûts de transaction sera fonction de 2 facteurs combinés : la disponibilité d’infrastructures en milieu rural et l’amélioration de l’efficience des institutions de financement rural.

Le second défi est lié à la notion de risque, en particulier dans le financement de l’agriculture. Il s’agit, dans ce cas, d’identifier les facteurs qui contribuent de manière efficace à la gestion du risque de crédit, et d’examiner les voies et moyens d’améliorer de façon significative l’accès des ruraux à des services financiers grâce à une bonne pratique de gestion de risque. En d’autres termes, quels sont les outils, les structures et les stratégies de gestion de risque qui permettent d’améliorer l’accès aux services financiers par les agriculteurs et tous les acteurs tout au long de la chaîne de valeur ?

Le 3e et dernier défi reste lié à la création d’un environnement favorable. Il s’agit de voir comment concevoir et mettre en œuvre des politiques permettant de promouvoir le développement de diverses catégories d’institutions financières rurales orientées vers le client, mobilisant de l’épargne avec efficience et accordant des prêts à une large gamme d’activités en milieu rural.

Toutes choses qui font dire au spécialiste de finance inclusive que la finance rurale, définie comme la fourniture durable de services financiers appropriés aux populations rurales pour la mise en œuvre d’activités agricoles et non agricoles, à travers des institutions formelles, semi-formelles ou informelles peut valoir des satisfactions à ses responsables. Car, il est généralement admis que l’existence de marchés financiers inclusifs performants peut aider ces populations à mieux saisir les opportunités économiques, à générer des avoirs, à gérer des risques auxquels ils sont exposés et à réduire leur vulnérabilité aux chocs exogènes et, ce faisant, à améliorer leurs conditions de vie.

Dans la foulée, le ministre de la Famille a fait état de l’insuffisance et de l’inadéquation des services financiers offerts et qui limitent l’accès de certains secteurs de l’économie comme l’agriculture, l’élevage et la pêche. Et ce, bien que le secteur agricole, avec plus de 25 % du Produit intérieur brut (Pib) et employant plus de la moitié de la population active, représente la première source de création de richesses dans les pays africains.

Sur l’année 2008, les statistiques mettent en évidence que sur un échantillon de 103 Systèmes financiers décentralisés (Sfd), réalisant 90 % des transactions courantes, les dépôts collectés par l’ensemble de ces structures de l’Uemoa sont estimés à quelque 459,2 milliards de francs Cfa représentant 7,4 % des dépôts détenus par les banques. L’encours des crédits de l’ensemble de ces institutions est estimé, quant à lui, à 441,8 milliards de francs Cfa à la fin décembre 2008.

Ibrahima DIAW
Wal Fadjri

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MICRO-FINANCE


Commentaires articles

1.Posté par Tomek le 17/10/2010 03:51
Bathily, la laiterie, selon son initiateur, collecte la production laitière issue des élevages traditionnels pour la valoriser sous forme de yaourts, lait pasteurisé, crème et autres produits laitiers distribués au Sénégal. Selon M. Bathily, en encourageant le développement d’une production laitière locale, son unité laitière contribue à assurer un revenu régulier à plus de 600 familles d’éleveurs.
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