GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE : Le débat pour saisir les interactions possibles



Même si la bonne gouvernance n’est pas une condition suffisante pour parvenir au développement, le concept semble être une étape. Refusant de prendre pour monnaie comptant toutes les théories sur le concept, les organisateurs du séminaire, ouvert hier à Dakar, mettent l’accent sur la réflexion. Celle-ci devrait permettre de saisir la réalité de la question et révéler ses interactions réelles avec le concept du développement.

Le postulat des institutions financières internationales, suite à l’échec des politiques d’ajustement structurel, n’est pas de mise pour les organisateurs du séminaire résidentiel, ouvert depuis hier à Dakar, sur le thème de la « La gouvernance pour le développement de l’Afrique ». Pour ces institutions financières, l’échec des différents programmes mis en branle s’expliquait par le déficit de bonne gouvernance. Et même si le thème est devenu très récurrent et l’Afrique un terrain de prédilection pour des tests, il n’en demeure pas moins que pour le Centre de recherche sur la politique sociale (Crepos) de l’Université de Saint-Louis, tout comme la School of oriental and african studies (Soas) de Londres, appuyés par la Foundation Mo Ibrahim, la démarcation doit être de mise. Aussi, le Dr Alfred Ndiaye a-t-il parlé d’une « approche systémique » qui guidera les travaux de l’atelier de Dakar, mais aussi permettra de « partir des réalités africaines avec les expériences des uns et des autres ». Le Pr. Carlos Oyo de la Soas est d’avis qu’il faut « engager les participants, qui jouissent d’une expérience probante sur la question, à la réflexion. Nous devrons nous appesantir sur la définition de la bonne gouvernance et mettre en exergue les relations existant entre ce concept et le développement. Il s’agit surtout d’ouvrir des débats académiques sur les politiques de développement, des gouvernements et des bailleurs. Le but ultime étant de faire voir qu’il n’y a pas de consensus sur la question de la gouvernance ».

Réunissant une vingtaine de participants de profils variés, venus de dix pays africains et sélectionnés sur des centaines de candidats, le séminaire se veut un cadre fort de réflexion sur la bonne gouvernance. Ce concept n’étant pas une condition au développement, ont soutenu certains. Mais, un tour d’horizon sur la question autour des seize communications attendues permettra certainement de mieux saisir les contours de la question.

« Capacités de gouvernance, changement institutionnel et croissance économique », « la gouvernance au Sénégal : histoire, politiques et bailleurs de fonds », « Gouvernance et développement en Afrique », « la Chine, une menace pour le gouvernance et le développement en Afrique »... sont autant de thèmes qui seront discutés. Sur le thème de la Chine, le Pr. Oyo, son auteur, a fustigé les nombreuses « manipulations ». Selon lui, la « Chine n’est pas nécessairement une menace eu égard à son statut de petit bailleur qui octroie, selon les estimations, des financements compris entre 500 millions et le milliard de dollars au continent, comparativement aux 30 milliards des pays de l’Ocde ».

Elizabeth McGrath de la Fondation Mo Ibrahim a mis en avant l’intérêt de son organisation, connue pour son fameux prix décerné à d’anciens chefs d’Etat, de nouer des « partenariats avec institutions académiques africaines, mais aussi d’aider à parvenir à la bonne gouvernance ». Ainsi, la Fondation ne peut que « faciliter ce genre de rencontres qui suscitent le débat entre acteurs africains ».

Ibrahima Khaliloullah NDIAYE
Le Soleil

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