Sédhiou : Vingt-quatre villages réclament la construction de la route Diaroumé-Marakissa



Niandanky, localité située à 5 km au nord de Diaroumé, était mercredi le point de ralliement des habitants de vingt-quatre villages situés dans le Diassing et le Sonkodou qui ne comptent pas se taire sur leur souffrance occasionnée par l’état de la route Diaroumé-Marakissa. En plus de la construction de cette route, ils réclament l’implantation d’un poste de santé, d’un forage et du réseau téléphonique à Niandanky.

(Correspondance) - Les populations du Sonkodou-Diassing, situé dans la région de Sédhiou, ne peuvent plus contenir leur colère. Elles déplorent le fait d’être totalement coupées du reste du pays, surtout en pendant la période hivernale. Bien que ne disposant d’aucune structure sanitaire dans la zone, les populations situées sur l’axe routier Diaroumé-Marakissa ne peuvent pas se déplacer convenablement pour évacuer leurs malades au poste de santé le plus proche distant quelques fois de plus d’une vingtaine de kilomètres, mais aussi elles ne peuvent communiquer avec le reste du monde, faute d’un réseau de téléphonie fixe et mobile.

C’est pour crier leur ras-le-bol que ces populations des vingt-quatre villages riverains de l’axe routier Diaroumé-Marakissa se sont donné rendez-vous mercredi à Niandanky, un village situé dans nord-ouest de la commune de Sédhiou, dans la communauté rurale de Diaroumé, pour réclamer la construction de cette route. Ils étaient des centaines de villageois à braver la canicule pour prendre part à l’assemblée générale tenue à cet effet. Tous les orateurs qui se sont succédé au micro, du chef de village El Hadji Kissima Seydi à El Hadji Ousmane Diaby, porte-parole du village et frère cadet du marabout chef religieux de Niandanky El Hadji Kemba Diaby, en passant par les responsables des jeunes et des femmes, ont sans détour évoqué les souffrances endurées par les populations qui jouxtent cet axe long de moins de 50 km.

‘La construction de cette route est d’une impérieuse nécessité. J’ai vécu le temps de Lamine Koura Guèye et de Senghor, mais depuis lors, nous sommes dans la même situation. Nous sommes fatigués. Niandanky qui est une cité religieuse ne mérite pas ce sort’, s’indigne El Hadji Madiba Diaby petit-fils du khalife de Niandanky. ‘Nous sommes oubliés par les pouvoirs publics, alors que nous avons toujours été au cœur de tous les combats politiques depuis les indépendances. L’Etat doit nous venir en aide car la préoccupation majeure des populations reste la construction de cette route’, a-t-il ajouté. Spécialisé dans la thérapie des malades mentaux, Niandanky réclame en plus d’un poste de santé pour la médecine moderne, une aide de la part de l’Etat pour la construction de locaux devant servir à abriter ces malades mentaux et une subvention destinée à leur prise en charge alimentaire. ‘Nous recevons chaque année des centaines de malades mentaux venus de tous les coins du Sénégal, de l’Afrique, car le marabout est spécialisé dans la thérapie des personnes qui ont des problèmes mentaux et cela depuis nos ancêtres. Mais l’Etat ne s’est jamais intéressé à ce que nous sommes en train de faire ici et qui, pourtant, relève de ses compétences. Nous n’avons pas également de poste de santé dans le village, encore moins dans la zone. Cela pose le plus souvent de nombreuses difficultés, notamment aux femmes enceintes et aux enfants’, lance El Hadji Ousmane Diaby, porte-parole du village.

Le téléphone et l’eau potable demeurent un luxe dans ce village qui accueille chaque année des milliers de pèlerin à l’occasion de son gamou annuel. C’est pourquoi, selon El Hadji Madiba Diaby, ’les habitants de ce village et ses environs se considèrent comme d’éternels oubliés du régime de l’alternance, d’autant plus qu’on voit tous les jours les autorités de ce pays apporter une assistance permanente aux autres foyers religieux du Sénégal. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de forage dans ce village, mais jamais, l’administration ne nous a assistés en eau potable lors de nos gamou et pourtant, on adresse des correspondances à chaque occasion à toutes les autorités locales et centrales. Tout ce que nous recevons dans ce village nous vient de l’extérieur et s’il n’y a pas de téléphone, on ne peut pas communiquer avec nos amis qui sont à l’étranger et qui sont nos seuls soutiens. Il est temps que l’Etat nous aide à résoudre les problèmes vitaux dans ce village’.

Dans cette zone, toutes les initiatives de développement sont vouées à l’échec. Les produits agricoles y pourrissent sans que les producteurs ne soient capables d’y remédier.

Wal Fadjri

Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
Bon à Savoir


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 28
Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance