Tambacounda évalue les données statistiques locales



Tambacounda, 26 sept (APS) - La non-disponibilité de données statistiques actuelles et fiables sur la situation des indicateurs de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans la région de Tambacounda a été le principal problème auquel ont été confrontés les membres du comité technique régional de suivi qui l’ont largement évoqué, lundi, lors d’un atelier de restitution.

‘’Le problème principal, c’est la disponibilité des données, car certaines enquêtes sont en train d’être menées’’, a indiqué Salou Bathily, chef du service régional de la planification qui procédait à la présentation du rapport produit par le comité technique de suivi.

‘’La plupart des données datent de 2005 (et de) 2005 à maintenant, c’est cinq ans et beaucoup de choses se sont passées’’, a relevé, dans le même sillage, l’adjoint au préfet Abass Ndiaye, ajoutant que ‘’ce serait mieux d’avoir des données actuelles, pour avoir une photographie réelle de la situation’’.

Pour certains indicateurs, la situation donnée par le rapport est loin de la réalité actuelle. Pour ce qui est du Taux brut de scolarisation (TBS), par exemple, il était ‘’en constante évolution’’, et est passé de 70,1 % en 2005 à 92,5 % en 2009, a relevé Salou Bathily. Un taux qui a ‘’chuté’’ depuis cette même année dans la région de Tambacounda, passant actuellement à 62%, avec l’érection de Kédougou en région, selon l’inspecteur d’académie adjoint, Meïssa Ciss.

Dans le domaine de la santé, les résultats de l’Enquête démographique et de santé de 2005 (EDS 4) a constitué la principale source.

Les OMD se déclinent en 8 objectifs, 18 cibles et 48 indicateurs, lesquels doivent être atteints à l’horizon 2015.

Gora Djité, chef du service régional du développement rural, a fait état des difficultés qui existent dans la région en termes de désagrégation des données statistiques et qui constituent des contraintes en matière de planification. ‘’Si nous n’avons pas la possibilité d’avoir des données, à quoi bon nous demander de suivre’’, a-t-il noté.

Dans la même optique, l’expert régional de l’UNFPA, Ibrahima Senghor, a mis en garde contre le risque, ‘’au le rythme auquel on progresse’’, d’être ‘’au même niveau en 2015’’ et de présenter, ‘’quelque chose qui n’est pas pertinent’’ quand tous les pays présenteront leurs rapports. Beaucoup de projets et programmes sont arrivés à terme et les indicateurs ‘’risquent de ne pas être disponibles’’ pour mesurer leur impact, a-t-il averti.

M. Senghor a préconisé que soit harmonisée l’utilisation des données, dès lors qu’une loi sur les statistiques régionales a été votée.

Au sujet de la proposition qui a été faite de demander à certains programmes de financer des enquêtes régionales, l’agent de l’UNFPA a indiqué, au terme de la rencontre, que même s’il est bon d’encourager la production de données statistiques, il faut homologuer celles déjà existantes et les rendre pertinentes au lieu d’en produire d’autres.

François Kital, responsable régional de l’ISRA, avait lors des discussions, suggéré qu’on puisse financer des études au niveau régional. ‘’Pourquoi ne pas demander à avoir des lignes de crédit dans les programmes des Nations unies qui interviennent dans la région pour financer des enquêtes’’, avait-il dit.

Expliquant l’absence de taux mortalité maternelle au niveau régional, Samba Gallo Bâ, chef du service régional de la statistique, a indiqué que ce taux ‘’n’est pas régionalisable’’. ‘’C’est un problème de modèle’’, a-t-il ajouté, relevant que le modèle international utilisé calcule le taux de mortalité sur une base de 100.000 naissances vivantes.

‘’Dans toutes les régions du Sénégal, on ne peut pas avoir 100.000 naissances vivantes’’, a-t-il cependant signalé. Ce qui fait qu’il n’y a qu’un taux national, qui est de ‘’843 et poussières’’.

A l’image du taux de mortalité maternelle, beaucoup d’indicateurs, comme le PIB ‘’ne sont pas régionalisables’’, a-t-il dit. C’est le cas aussi du profil de pauvreté par quartier en milieu urbain qui ne peut être obtenu. Ce qu’il est, par contre, possible de faire, d’après lui, c’est d’utiliser des normes de proximité, comme le nombre d’agressions, le niveau de délinquance, la présence d’un marché, entre autres.

‘’La grande difficulté, c’est ce va-et-vient entre le niveau régional et le niveau national’’, a expliqué l’adjoint au préfet Abass Ndiaye, relevant à ce propos, que pour intégrer certaines données statistiques régionales, il faut qu’elles soient validées par le niveau national.

Il a cependant relevé que la conférence régionale d’harmonisation avait amené un début de solution en recommandant la création d’une base régionale de données statistiques. Des fiches ont été remises aux différents services qui doivent les renseigner de manière périodique, afin de permettre aux autorités de savoir le niveau de progression par rapport aux différents OMD.

ADI/SAB


Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
Bon à Savoir


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 28
Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance