Un élu local déplore l’occupation illégale des forêts classées de Tobor et Bignona



Teubi (Ziguinchor), 4 août (APS) – Le président de la communauté rurale de Niamone, Yankhoba Léopold Coly, a dénoncé dimanche "l’occupation illégale" des forêts classées de Tobor et Bignona (sud) par des exploitants privés.

"Il se trouve que des gens se sont permis de créer des vergers à l’intérieur de la forêt classée de Tobor, en occupant presque 100 hectares où ils ont planté des citronniers et des anacardiers. Ils en ont fait des domaines privés et y cultivent de l’arachide aussi. Ils ont complètement dégradé la forêt de Tobor", a soutenu M. Coly.

Il s'entretenait avec l'APS, en marge de la cérémonie officielle de la JOurnée régionale de l'arbre, à Teubi.

"Reboisement et sécurité alimentaire" est le thème de la journée de l’arbre 2013. Le baobab - qui a pour nom scientifique "adansonia digitata" - est cette année le parrain de la Journée de l'arbre.

Yankhoba Léopold Coly a aussi déploré "l’occupation agressive de la forêt classée de Bignona, la construction de maisons et la pratique de l'agriculture" sur cet espace.

"Les populations trouvent que c'est injuste à leur égard d'entretenir la forêt classée de Bignona, pour que d’autres viennent ensuite l’occuper illégalement. Il faut prendre des mesures fermes pour lutter contre cette injustice, parce que la forêt est un patrimoine collectif", a-t-il dit en présence des autorités administratives de la région.

"Si on continue à laisser faire, à créer l’impunité, dans 50 ans, nous serons pire que le Ferlo", dans le nord du pays où une bonne partie de la flore a disparu, a averti l'élu local. "Le Sine-Saloum avait d’énormes forêts. C’étaient les mêmes exploitants qui, avec des tronçonneuses, sont revenus dans le Sud. Peut-être dans 50 ans vont-ils aller vers la Guinée-Bissau", a-t-il encore dit pour mettre en garde les autorités contre les risques de désertification de la région.

M. Coly a invité les autorités de la région à mettre fin à l'"occupation illégale des forêts classées de Tobor et de Bignona".

"Notre région est en train de perdre ce qui fait jusqu'ici sa fierté et sa richesse. Ce qui faisait [...] que les gens venaient de loin pour venir la visiter", a affirmé Souhaibou Wandy Diémé, membre du conseil régional de Ziguinchor.

"Nous ne devons pas être des spectateurs passifs d’une telle entreprise de liquidation de nos forêts", a ajouté M. Diémé.

Ramata Diatta, députée à l’Assemblée nationale, s’est inquiétée sur "la présence massive de scieries et des tronçonneuses dans le département" de Bignona.

Cette parlementaire, par ailleurs présidente du Groupement de promotion féminine de Ziguinchor, a invité les autorités administratives régionales à recenser les scieries et les tronçonneuses, pour en identifier les propriétaires.

"Nous demandons aux autorités de prendre leurs responsabilités pour lutter contre l’exploitation abusive des ressources forestières de la Casamance. Ces scieries appartiennent à des autorités et à des hommes d’affaires. Nous n'accepterons pas cela", a-t-elle martelé.

Abou Sow, adjoint au gouverneur de la région, a tenté de rassurer les élus locaux, en affirmant que "l’Etat ne faiblira pas" devant l'occupation des forêts classées. "Et vous verrez très bientôt les actions de l’Etat sur le terrain" pour parer à ces occupations, a-t-il assuré.

ASB/ESF

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