ASSEMBLÉE TRADITIONNELLE LÉBOU : Le nouveau Jaraaf de Ouakam installé



Le nouveau Jaraaf (chef de la collectivité) de Ouakam a été installé, avant-hier, au cours d’une cérémonie à laquelle des dignitaires lébous, ainsi que des représentants de l’Etat dont le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Seck, ont participé.

Entre la tradition et la modernité, le village de Ouakam a choisi les deux. Une illustration à travers l’intronisation du nouveau Jaraaf, E Hadji Seybatou Guèye, le samedi dernier, sur le terrain vague qui jouxte les habitations. Autorités religieuses, coutumières et politiques, dont le président de l’Assemblée nationale, le chef suprême de la collectivité léboue, El Hadji Bassirou Diagne, sont assis côte à côte. Les quatre tribunes aux couleurs nationales aménagées abritent de hauts fonctionnaires de l’Etat, ainsi que des dignitaires de la communauté.

L’ambiance s’exprime à travers de belles chorégraphies entonnées par des femmes aux tenues multicolores.

Du « Goumbé » et du « Ndawrabine », des pans importants de la culture léboue sont revisités devant une foule nombreuse. L’ouverture à la modernité tout en maintenant un ancrage à la tradition se lit aussi à travers la personnalité du nouveau Jaraaf, qui remplace son défunt frère El Hadji Médoune Guèye, rappelé à Dieu l’année dernière. Magistrat de formation, El Hadji Seybatou Guèye a servi le monde judiciaire pendant plusieurs années avant de prendre sa retraite. Une riche expérience qui, selon Ismaïla Diagne, membre du comité d’organisation de la cérémonie, va servir d’atouts pour de nouvelles missions : défendre la coutume, faire la médiation sociale, plaider les intérêts des populations auprès de l’Etat. Parmi les intérêts qui attirent le plus les dignitaires lébous, le foncier vient en ligne de mire. « Il faut défendre nos terres. Personne ne doit s’accaparer de nos terres. Le Lébou n’a que sa terre et la mer », ont lancé les orateurs qui se sont succédé au micro.

Mais pour être choisi afin de s’acquitter de ces devoirs, M. Guèye a subi des préalables. Il a été gardé par le chef des « Sumbars » (un assemblée traditionnelle) pendant huit jours pour lui éviter tout contact avec la population. Cette pratique appelé « Boof » (couver) a été suivie par divers rites qui aboutissent à l’intronisation.

Ce qui complète le gouvernement traditionnel qu’il va diriger en compagnie de ses « ministres » : le « Ndey-ji Reew », le « Saltigué » et les « Farés ».

Le sacerdoce est grand pour le nouveau Jaraaf qui s’est engagé à assister ses populations. Il a souligné être en phase avec celles-ci sur les questions liées à la protection du patrimoine de ce village traditionnel, mais avec la mobilisation de toutes les synergies.

La communauté léboue de Ouakam a reçu le soutien, pour la satisfaction de ses revendications, du chef de la Collectivité léboue Bassirou Diagne.

« Unissons-nous tous pour défendre nos intérêts dans la paix et la sérénité », a-t-il souligné.

Le Soleil

Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
Village de Ouakam


Nouveau commentaire :

Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance