Boubacar Diouf,directeur de la Promotion commerciale à l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), «Malgré la crise, les gens consomment»

Rencontré au Salon internationale de l’Agriculture de Paris, qui a fermé ses portes dimanche dernier, le directeur de la promotion commerciale à l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex) n’exclut pas un effet de la crise financière mondiale sur les exportations sénégalaises. Au cours de cet entretien, Boubacar Diouf a également souligné le problème de la transformation des produits agricoles du pays.



Boubacar Diouf,directeur de la Promotion commerciale à l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), «Malgré la crise, les gens consomment»
Quel est le sens de votre participation au Salon de l’Agriculture ?
L’Agence sénégalaise pour la promotion des exportations (Asepex) est la structure créée par le gouvernent du Sénégal pour un développement continu et durable des exportations. A ce niveau, elle a un certain nombre d’actions promotionnelles. Parmi ces actions, il y a le fait de prendre part à ces rencontres internationales afin de permettre la visibilité de nos produits sur un marché donné. Pour la participation du Sénégal au Salon de l’Agriculture 2009, l’accent est mis sur la Goana. Nous avons voulu communiquer sur la transformation de ces produits. C’est pour cette raison que nous sommes à ce Salon, avec une dizaine d’entreprises dont quatre présentes physiquement, afin de montrer les potentialités qu’il y a dans ce secteur, c’est-à-dire la transformation des produits agricoles.
On sait que l’un des principaux problèmes de l’agriculture sénégalaise, c’est la transformation des produits.

Que faites-vous pour mettre fin aux cycles de pourrissement des produits, notamment en Casamance?
L’objectif principal est d’arriver à une industrialisation de la transformation des produits. Si on prend le cas de la Casamance, des milliers de tonnes de fruits pourrissent, faute de moyens de stockage et, surtout, de transport pour acheminer la production à Dakar. Mais, il y a aussi d’autres problèmes comme l’emballage, le conditionnement, l’étiquetage. Il se trouve également que la transformation est généralement faite de façon informelle, surtout par les femmes. Donc, ce Salon est pour nous un test, afin de voir la réaction du marché européen par rapport à ce type de produits.
Avez-vous eu des retours, au cours de ce Salon, par rapport à la qualité des produits que vous êtes venus promouvoir?
Effectivement, des remarques nous ont été faites, par rapport à l’emballage principalement. Je crois que c’est un problème réel. D’ail-leurs, l’Asepex a décidé cette année, de faire un séminaire sur l’emballage. Il est évident qu’il y a des améliorations à apporter. Il faut l’exploiter mais aussi s’adapter aux besoins des marchés.
Concrètement, êtes-vous suffisamment outillés pour que vos produits répondent aux Normes européennes?
Là est la grande question. Comme je l’ai dis tantôt il y a tout un programme qui concernera la transformation. Je pense que les autorités agricoles sont bien conscientes de cette nécessité de s’adapter. Au niveau de l’Asepex, nous ne sommes pas des producteurs, nous sommes là pour accompagner les producteurs, qui dépendent du ministère de l’Agriculture.
Qu’allez-vous faire dans l’immédiat pour répondre aux Nor-mes du marché européen, afin de maximiser les chances des produits sénégalais?
Concrètement, comme je l’ai déjà dis, le premier problème auquel nous allons nous attaquer est celui de l’emballage. Il est évident qu’il y a un problème à ce niveau. Deuxièmement, c’est faire connaître les produits. Parce qu’en réalité c’est bon de faire une promotion, mais s’ils ne sont pas connus par les consommateurs, c’est qu’il y a un problème. Je pense qu’il y a un déficit de communication qu’il va falloir combler. C’est pourquoi, d’ailleurs, juste après ce salon nous allons organiser ce qu’on appelle la promotion ciblée de vente. C’est-à-dire que nous allons cibler une quinzaine de chaînes de distribution dans lesquelles nous allons procéder à des animations pendant une semaine. Le but est de montrer les produits mais aussi de voir les réactions des clients. Toutes les informations seront collectées pour nous permettre de mettre en place une stratégie en vue du prochain salon.
Comment se comportent les exportations sénégalaises sur le marché européen, par rapport aux autres pays africains?
Les exportations ont augmenté, mais je ne peux pas avancer de chiffres. Notre mission est d’aider à faire en sorte que le déséquilibre de la balance commerciale soit plus faible, en boostant les exportations.
Ne redoutez-vous pas une réticence des européens à cause notamment de la crise économique et financière?
Il est évident que ça aura des incidences sur les exportations. Parce que quand on est soumis à un certain nombre de contraintes financières, il est probable que le niveau d’importation du Sénégal diminue. Mais, malgré la crise financière, on est obligé de consommer.


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