Pour que les femmes puissent jouer un rôle participatif dans le processus de décentralisation, il va falloir enlever les quelques épines du pied qui les empêchent de s’affirmer.
L’Afrique subsaharienne s’est lancée dans le processus la décentralisation depuis plusieurs années. La femme n’a été considérée que comme un citoyen de seconde zone. Le moment est venu, donc, de remettre… le sujet à table et de donner à la femme sa véritable place dans le développement local. C’est, d’ailleurs, l’objet et l’objectif visés à travers le thème de la conférence organisé par le Centre de recherches pour le développement international (Crdi) intitulé : Décentralisation en Afrique subsaharienne : Qu’en ont gagné les femmes ?. Mais, si la décentralisation a eu lieu, c’est, en partie, pour répondre à la crise de l’Etat. D’ailleurs, au Sénégal, par exemple, souligne la présidente du Mouvement citoyen, Penda Mbow, «la loi de 1976 en faveur de la régionalisation était intervenue pour régler un problème au Sud du pays». Ce sont-là, quelques facteurs qui ont poussé les décideurs à adopter cette politique de décentralisation. Mme Mbow est d’avis que, jusque-là, il n’avait pas été question de participation de la femme au développement local. Les femmes, explique-t-elle, en s’appuyant sur une étude qu’elle a menée, n’ont pas fait valoir leur expression citoyenne. Avaient-elles seulement eu l’opportunité de le faire ?
En tout état de cause, le meilleur espace d’expression, d’apprentissage et d’exercice du pouvoir pour la femme, c’est l’affirmation de son rôle dans la décentralisation. Il reste que les femmes sont confrontées à des limites de divers ordres. C’est le cas aujourd’hui avec la vivacité des pratiques traditionnelles et des visions conservatrices. De toute évidence, reconnaît Mme Mbow pour le déplorer, la domination masculine est têtue.
Cette assertion n’est pas encore isolée d’autant que les femmes sont victimes de «l’instrumentalisation politique». C’est à voir si les chiffres, sans appel, du représentant du ministre de la Famille, de l’Entrepreunariat féminin et de la Micro-finance ne confirment pas le gap constaté par Mme Mbow. En effet, au Sénégal, seuls 5% des femmes sont maires, 12% des conseillers régionaux, 20% de conseillers municipaux et 3% des conseillers régionaux, sur quand même 52% de femmes qui constituent la population sénégalaise.
Cette faible participation des femmes à la décentralisation semble valable dans d’autres pays africains. Une participante sud-africaine à cette conférence donne le verdict : «Les objectifs d’égalité de genre dans la décentralisation ne sont pas atteints.» Alors, que faut-il faire pour y arriver ? Pour Mme Mbow, «la solution passe par la mise en œuvre et la multiplication des Comités de développement local (Cdl) et des Programmes de développement intégrés (Pdi), mais aussi, et surtout, par la réduction du taux d’analphabétisme des femmes», qui est un «facteur de blocage» à leur participation à la décentralisation.
Le Quotidien
L’Afrique subsaharienne s’est lancée dans le processus la décentralisation depuis plusieurs années. La femme n’a été considérée que comme un citoyen de seconde zone. Le moment est venu, donc, de remettre… le sujet à table et de donner à la femme sa véritable place dans le développement local. C’est, d’ailleurs, l’objet et l’objectif visés à travers le thème de la conférence organisé par le Centre de recherches pour le développement international (Crdi) intitulé : Décentralisation en Afrique subsaharienne : Qu’en ont gagné les femmes ?. Mais, si la décentralisation a eu lieu, c’est, en partie, pour répondre à la crise de l’Etat. D’ailleurs, au Sénégal, par exemple, souligne la présidente du Mouvement citoyen, Penda Mbow, «la loi de 1976 en faveur de la régionalisation était intervenue pour régler un problème au Sud du pays». Ce sont-là, quelques facteurs qui ont poussé les décideurs à adopter cette politique de décentralisation. Mme Mbow est d’avis que, jusque-là, il n’avait pas été question de participation de la femme au développement local. Les femmes, explique-t-elle, en s’appuyant sur une étude qu’elle a menée, n’ont pas fait valoir leur expression citoyenne. Avaient-elles seulement eu l’opportunité de le faire ?
En tout état de cause, le meilleur espace d’expression, d’apprentissage et d’exercice du pouvoir pour la femme, c’est l’affirmation de son rôle dans la décentralisation. Il reste que les femmes sont confrontées à des limites de divers ordres. C’est le cas aujourd’hui avec la vivacité des pratiques traditionnelles et des visions conservatrices. De toute évidence, reconnaît Mme Mbow pour le déplorer, la domination masculine est têtue.
Cette assertion n’est pas encore isolée d’autant que les femmes sont victimes de «l’instrumentalisation politique». C’est à voir si les chiffres, sans appel, du représentant du ministre de la Famille, de l’Entrepreunariat féminin et de la Micro-finance ne confirment pas le gap constaté par Mme Mbow. En effet, au Sénégal, seuls 5% des femmes sont maires, 12% des conseillers régionaux, 20% de conseillers municipaux et 3% des conseillers régionaux, sur quand même 52% de femmes qui constituent la population sénégalaise.
Cette faible participation des femmes à la décentralisation semble valable dans d’autres pays africains. Une participante sud-africaine à cette conférence donne le verdict : «Les objectifs d’égalité de genre dans la décentralisation ne sont pas atteints.» Alors, que faut-il faire pour y arriver ? Pour Mme Mbow, «la solution passe par la mise en œuvre et la multiplication des Comités de développement local (Cdl) et des Programmes de développement intégrés (Pdi), mais aussi, et surtout, par la réduction du taux d’analphabétisme des femmes», qui est un «facteur de blocage» à leur participation à la décentralisation.
Le Quotidien