EXCISION - Stratégies de lutte du Sénégal : Le Soudan se forme à Kolda



Pour convaincre leurs compatriotes à abandonner la pratique des mutilations génitales féminines, une délégation de Soudanais a séjourné pendant deux jours dans la région du Fouladou pour s’imprégner des stratégies de lutte de la contrée. C’était à l’occasion d’une cérémonie de déclaration d’abandon dans un des villages de la région de Kolda.

«Nous sommes venus au Sénégal pour copier l’exemple de ce pays dans la lutte contre l’excision.» Ces propos sont de Mme Samira Hamid de l’Unicef Soudan qui conduisait une forte délégation soudanaise au Sénégal. C’était à l’occasion de la déclaration publique de l’abandon de l’excision tenue, dimanche dernier, à Saré Sounkarou, communauté rurale de Saré Bidji dans le département de Kolda. Selon Mme Samira plus de 90 % des populations du nord Soudan pratiquent l’excision, et le taux d’abandon est faible chez les peuples scolarisés.

Tour à tour, les membres de cette délégation ont comparé leurs stratégies à ce qui se fait au Sénégal. Ainsi, une attention particulière a été accordée aux différents exposés des responsables sénégalais de l’Ong Tostan et de l’Unicef qui ont insisté sur les stratégies mises en œuvre, les approches, les cibles, les témoignages des professionnels de la santé sur les effets néfastes de cette pratique, mais aussi les témoignages des victimes de ces mutilations génitales féminines. Pour Kalidou Sy, coordonnateur national de Tostan, «au Sénégal la volonté politique s’est bien affichée dans la lutte contre ces pratiques». M. Kandé de Tostan Kolda ajoute qu’aujourd’hui, grâce à l’appui de l’Unicef, beaucoup de localités de la région ont abandonné la pratique de l’excision, par le dévouement des facilitateurs de Tostan, les membres de comités de gestion. S’y ajoutent l’appui et le financement des groupements féminins et des exciseuses qui ont enterré les couteaux alors qu’elles vivaient des revenus tirés de cette pratique.

En bon élève, la délégation soudanaise a rempli son agenda de notes. Visiblement séduits par ce qui se fait au Sénégal, ses membres ont exprimé leur joie face aux différentes manifestations qui ont rythmé leur séjour de 48 heures dans la région. A Saré Sounkarou qui a servi de point de chute de 144 communautés villageoises décidées à abandonner l’excision et les mariages précoces ou forcés, les hôtes du Fouladou ont apprécié la prise de conscience des populations qui portent la sensibilisation par des chants, des sketches et autres illustrant leur abandon définitif.

D’ailleurs, la déclaration d’abandon de l’excision lue par l’élève Kadidiatou Sabaly de la classe de quatrième au Cem de Saré Bidji, a ému plus d’un, surtout du côté de la délégation du Soudan qui a salué la pertinence du plaidoyer en faveur des enfants pour le respect des droits humains.

Une note de satisfaction qui vient renforcer les acquis laissés par l’ambiance du panel tenu la veille à Dianabo dans la même communauté rurale. Par des jeux de questions réponses, les populations de la contrée ont fait un tour d’horizon des points saillants qui intéressent le sujet.

Le Quotidien

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