Dakar, 19 sept (APS) - Des efforts ont été déployés pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, mais des disparités persistent dans de nombreux domaines, souligne le ’’Rapport sur le développement dans le monde 2012 : égalité des genres et développement’’, publié lundi par la Banque mondiale (BM).
En termes de progrès, le rapport fait état, au cours des 25 dernières années, de la réduction des écarts entre les garçons et les filles dans l’enseignement primaire, l’augmentation de l’espérance de vie féminine. Plus d’un demi-milliard de femmes sont aussi entrées dans la population active au cours des 30 dernières années.
Les disparités qui persistent concernent la faiblesse relative des taux de scolarisation des filles défavorisées, l’accès aux opportunités économiques et des revenus, que ce soit sur le marché du travail, dans l’agriculture ou dans l’entreprise et les différences marquées entre l’influence qu’ont les hommes et les femmes au sein du ménage et dans la société.
‘’La plus criante est l’écart entre le taux de mortalité des filles et des femmes et celui des hommes dans les pays en développement. À l’échelle des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, le surcroît de mortalité féminine après la naissance et le +déficit+ de filles à la naissance est estimé chaque année à 3,9 millions de femmes’’, selon un résumé de cette étude transmis à l’APS.
‘’Environ deux cinquièmes de ces femmes ne sont jamais nées en raison de la préférence pour les garçons, un sixième décèdent durant leur petite enfance et plus d’un tiers meurent durant leurs années reproductives. La situation s’aggrave en outre en Afrique subsaharienne, en particulier dans les pays durement touchés par le VIH/SIDA’’, poursuit le la même source.
Pour le président de la BM, Robert Zoellick, ‘’nous devons parvenir à l’égalité des genres’. ‘’Au cours des cinq dernières années, le groupe de la Banque mondiale a contribué pour un montant de 65 milliards de dollars pour promouvoir l’éducation des filles, la santé des femmes et l’accès de ces dernières au crédit, à la terre, aux services agricoles, à l’emploi et aux infrastructures’’, a-t-il ajouté.
‘’Ces efforts sont certes importants, mais ils ne sont pas à la hauteur des besoins et n’occupent pas une place suffisamment centrale dans notre programme d’action’’, a-t-il relevé.
‘’À l’avenir, poursuit-il, le groupe de la Banque mondiale intégrera systématiquement les questions d’égalité des genres dans ses activités et trouvera de nouveaux moyens de promouvoir les actions dans ce domaine pour permettre à la moitié de la population de la planète de réaliser pleinement son potentiel.’’
Le ’’Rapport sur le développement dans le monde 2012 : égalité des genres et développement’’ fournit les exemples des progrès que pourraient réaliser les pays en s’attaquant aux disparités entre les hommes et les femmes.
Ainsi, assurer aux agricultrices le même accès et le même traitement qu’aux agriculteurs permettrait d’accroître le rendement du maïs de 11 à 16% au Malawi et de 17% au Ghana, selon l’étude.
Elle note aussi que ‘’renforcer les droits de propriété des femmes au Burkina Faso aurait pour effet d’accroître la production agricole totale des ménages d’environ 6%, sans aucun apport de ressources supplémentaires - uniquement en réaffectant des ressources (engrais et main-d’œuvre) de la population masculine à la population féminine’’.
Selon les estimations de la FAO, ‘’donner aux agricultrices et aux agriculteurs le même accès aux ressources productives pourrait entraîner un accroissement de la production agricole de l’ordre de 2,5 à 4% dans les pays en développement’’.
Le document souligne que l’élimination des obstacles à l’emploi de femmes dans certaines professions ou dans certains secteurs aurait des effets positifs similaires, en réduisant l’écart de productivité entre les travailleurs masculins et les travailleurs féminins d’un tiers, voire même de moitié et en accroissant la production individuelle de 3 à 25% dans un large éventail de pays.
‘’L’égalité entre les hommes et les femmes est un objectif de développement fondamental en soi. Elle est aussi un atout pour l’économie’’, indique l’étude.
‘’Les pays qui améliorent les opportunités et la situation des femmes et des filles peuvent accroître leur productivité, améliorer les conditions de vie de leurs enfants, rendre leurs institutions plus représentatives et renforcer les perspectives de développement pour tous’’, explique le document.
OID/ESF