Le fait notable avec ce mouvement dans le Commandement territorial est la forte présence des secrétaires d'administration qui voient ainsi une quarantaine parmi eux promus ou mutés en tant que Chefs de circonscription administrative. Ce qui n'a jamais été décidé depuis l'accession du Sénégal à la souveraineté nationale.
Après la lecture du communiqué du Conseil des ministres à la télé, mon oncle Massamba m'a demandé : "qui sont ces secrétaires d'administration qui vont être placés à la tête des Arrondissements ?". Car pour lui, les sous-préfets qu'il connaissait étaient presque toujours des instituteurs, des agents techniques d'élevage, d'agriculture ou autres Ingénieurs de l'Aménagement du territoire.
Je lui explique que la Loi 72-02 du 1er février 1972 relative à l'organisation de l'administration territoriale stipule en son article 9 que "l'arrondissement est administrée par un fonctionnaire du corps des administrateurs civils, nommé par décret (…) assisté d'un agent fonctionnaire de la hiérarchie B nommé dans les mêmes formes". Ainsi, au terme de cette loi, tout agent de cette catégorie peut postuler pour être sous-préfet ou adjoint au préfet.
Mon oncle Massamba en déduit alors que, sous ce rapport, les nominations à ces postes soumises à la seule discrétion du Président de la République, peuvent constituer une manne intéressante pour ce dernier car permettant de caser une clientèle politique à jamais insatiable.
Mais son problème est de savoir pourquoi le Président, Me Abdoulaye Wade porte son choix maintenant sur les secrétaires d'administration pour occuper ces postes alors qu'au début de l'alternance le profil le plus recherché était le Bac+5, le Master ou le Mba ? Je lui dis alors que les secrétaires d'administration sont régis par le décret 77-880 du 10 octobre 1977 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de l'administration générale. Ils concourent au fonctionnement des administrations centrales et des collectivités locales. Ils peuvent être également désignés pour exercer des fonctions d'autorité dans les circonscriptions administratives comme stipulé à l'article 15 de la loi de 72 qui dit "qu'à titre transitoire, et pour une période de cinq ans, des fonctionnaires de la hiérarchie B, pourront être nommés sous-préfet. Ce sont ces dispositions qui courent à ce jour même s'il n'y a pas d'administrateurs civils sous-préfets ou adjoints aux préfets.
Peut être que c'est le mot "secrétaire" qui pose problème à mon oncle ? Je poursuis mon explication alors en lui disant que les secrétaires d'administration sont des brevetés de l'école la plus prestigieuse du pays : l'Ecole Nationale d'Administration (Ena). Cependant, malgré leur statut de cadre, ils ont toujours été lésés dans les choix portés sur les corps à promouvoir. Si certains ont été responsabilisés d'autres sont confinés dans des bureaux plus que lugubres où ils ne font que se tourner les pouces ou jouer aux mots croisés.
C'est cette bizarrerie dans le management des ressources humaines de la Fonction publique que vient de corriger Me Abdoulaye Wade, Président de la République avec cette forte présence de secrétaires d'administration dans le commandement territorial. Acte de très haute portée qui est à saluer à sa juste valeur.
Le Chef de l'Etat ne "chasse" pas les enseignants du Commandement. Encore moins le Ministre de l'Intérieur qui, par une lettre circulaire datée du 7 juillet 2008, donne injonction à ses services de "ne plus recevoir des demandes des agents appartenant aux corps outre que ceux de l'Administration générale : Administrateurs civils, Secrétaires d'administration, Intendants ou Rédacteurs.
Tout au plus, ces autorités demandent-ils aux postulants de sacrifier deux années de leur carrière professionnelle pour faire le concours et aller se former à l'ENA. N'est ce pas mieux ainsi que de rester dans sa classe et avoir l'oreille collée au portable attendant un hypothétique appel de son responsable politique à qui on a donné son dossier de demande de nomination dans le Commandement territorial.
Avec les décrets de création de nouvelles régions et par conséquent des départements et des arrondissements, le Chef de l'Etat sait mieux que quiconque que pour réussir l'objectif de rapprocher l'administration de ses administrés il faut mettre en place des hommes suffisamment outillés en la matière. L'homme qu'il faut à la place qu'il faut !
Ce profil d'homme, il le trouve chez les secrétaires d'administration. Ces derniers, connus de par leur tenue et leur rigueur dans le travail, ne sauraient se suffire de strapontins. Ce sont des agents de l'Etat qu'ils servent en toute dévouement et en toute responsabilité. "Si les autorités le savent maintenant, c'est tant mieux!" s'exclame enfin mon oncle Massamba.
Mame balla ndiaye
mbn@sunumail.sn
Après la lecture du communiqué du Conseil des ministres à la télé, mon oncle Massamba m'a demandé : "qui sont ces secrétaires d'administration qui vont être placés à la tête des Arrondissements ?". Car pour lui, les sous-préfets qu'il connaissait étaient presque toujours des instituteurs, des agents techniques d'élevage, d'agriculture ou autres Ingénieurs de l'Aménagement du territoire.
Je lui explique que la Loi 72-02 du 1er février 1972 relative à l'organisation de l'administration territoriale stipule en son article 9 que "l'arrondissement est administrée par un fonctionnaire du corps des administrateurs civils, nommé par décret (…) assisté d'un agent fonctionnaire de la hiérarchie B nommé dans les mêmes formes". Ainsi, au terme de cette loi, tout agent de cette catégorie peut postuler pour être sous-préfet ou adjoint au préfet.
Mon oncle Massamba en déduit alors que, sous ce rapport, les nominations à ces postes soumises à la seule discrétion du Président de la République, peuvent constituer une manne intéressante pour ce dernier car permettant de caser une clientèle politique à jamais insatiable.
Mais son problème est de savoir pourquoi le Président, Me Abdoulaye Wade porte son choix maintenant sur les secrétaires d'administration pour occuper ces postes alors qu'au début de l'alternance le profil le plus recherché était le Bac+5, le Master ou le Mba ? Je lui dis alors que les secrétaires d'administration sont régis par le décret 77-880 du 10 octobre 1977 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de l'administration générale. Ils concourent au fonctionnement des administrations centrales et des collectivités locales. Ils peuvent être également désignés pour exercer des fonctions d'autorité dans les circonscriptions administratives comme stipulé à l'article 15 de la loi de 72 qui dit "qu'à titre transitoire, et pour une période de cinq ans, des fonctionnaires de la hiérarchie B, pourront être nommés sous-préfet. Ce sont ces dispositions qui courent à ce jour même s'il n'y a pas d'administrateurs civils sous-préfets ou adjoints aux préfets.
Peut être que c'est le mot "secrétaire" qui pose problème à mon oncle ? Je poursuis mon explication alors en lui disant que les secrétaires d'administration sont des brevetés de l'école la plus prestigieuse du pays : l'Ecole Nationale d'Administration (Ena). Cependant, malgré leur statut de cadre, ils ont toujours été lésés dans les choix portés sur les corps à promouvoir. Si certains ont été responsabilisés d'autres sont confinés dans des bureaux plus que lugubres où ils ne font que se tourner les pouces ou jouer aux mots croisés.
C'est cette bizarrerie dans le management des ressources humaines de la Fonction publique que vient de corriger Me Abdoulaye Wade, Président de la République avec cette forte présence de secrétaires d'administration dans le commandement territorial. Acte de très haute portée qui est à saluer à sa juste valeur.
Le Chef de l'Etat ne "chasse" pas les enseignants du Commandement. Encore moins le Ministre de l'Intérieur qui, par une lettre circulaire datée du 7 juillet 2008, donne injonction à ses services de "ne plus recevoir des demandes des agents appartenant aux corps outre que ceux de l'Administration générale : Administrateurs civils, Secrétaires d'administration, Intendants ou Rédacteurs.
Tout au plus, ces autorités demandent-ils aux postulants de sacrifier deux années de leur carrière professionnelle pour faire le concours et aller se former à l'ENA. N'est ce pas mieux ainsi que de rester dans sa classe et avoir l'oreille collée au portable attendant un hypothétique appel de son responsable politique à qui on a donné son dossier de demande de nomination dans le Commandement territorial.
Avec les décrets de création de nouvelles régions et par conséquent des départements et des arrondissements, le Chef de l'Etat sait mieux que quiconque que pour réussir l'objectif de rapprocher l'administration de ses administrés il faut mettre en place des hommes suffisamment outillés en la matière. L'homme qu'il faut à la place qu'il faut !
Ce profil d'homme, il le trouve chez les secrétaires d'administration. Ces derniers, connus de par leur tenue et leur rigueur dans le travail, ne sauraient se suffire de strapontins. Ce sont des agents de l'Etat qu'ils servent en toute dévouement et en toute responsabilité. "Si les autorités le savent maintenant, c'est tant mieux!" s'exclame enfin mon oncle Massamba.
Mame balla ndiaye
mbn@sunumail.sn