Ces violences qui ont pour nom : inceste, pédophilie, mutilations génitales, mariages forcés, violences conjugales, entre autres sont autant de facteurs de vulnérabilité qui gangrènent la vie des populations au Sénégal, selon le directeur de cabinet du ministre de la Famille, de la Solidarité nationale de l’Entreprenariat féminin et de la Microfinance.Boubacar Traoré s’exprimait à l’occasion du lancement officiel du Festival panafricain des films panafricains sur les violences basées sur le genre, initié par le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) en partenariat avec le ministère de la Famille.‘’Il est temps de lever impérativement la barrière de cette culture du silence et de l’impertinence de certaines valeurs sociales comme la discrétion (soutoura), la résignation (mougne), la soumission (nangou) et la compromission (masla)’’ a notamment dit M. Traoré.Ainsi, il a noté la ‘’pertinence’’ des slogans choisis cette année à savoir ‘’Qui se tait, est complice’’ et ‘’Une vie sans violences, c’est notre droit’’.Toutefois, il a relevé que la ‘’non disponibilité de statistiques fiables pour renseigner sur l’ampleur du phénomène demeure une réalité’’, même si certains cas sont relatés par la presse et les organisations de la société civile.De ‘’multiples efforts ont été déployés par l’Etat en souscrivant à tous les instruments internationaux et en adoptant la constitution de 2001 et la loi du 29 janvier 1999 qui modifie le Code pénal en légiférant spécifiquement sur les violences faites aux groupes vulnérables, selon M. Traoré.Le festival de films comme les autres campagnes de sensibilisation vient consolider les résultats en créant ‘’la prise de conscience des populations pour faciliter l’application effective des textes existants’’.Pour l’adjointe à la représentante du Fonds des Nations pour la population (FNUAP) au Sénégal, Dr Edwidge Adekambi, le festival de films est une tribune pour dénoncer les violences de tout genre qu’elles soient : conjugale, physique ou morale, liées à l’excision, à la féminisation du Sida, à l’inceste, au viol et son utilisation comme arme de guerre en période de conflit.Elle a aussi mis l’accent sur l’impératif ‘’d’agir et de dénoncer la stigmatisation et la discrimination dont souffrent les victimes, briser le mur de silence qui entoure ces actes barbares, condamnés en premier lieu par nos religions révélés’’.C’est pourquoi, la représentante du FNUAP a souligné que tout le monde doit ‘’œuvrer pour que les lois soient appliquées et les systèmes mis en place redynamisés pour prévenir les violences afin que lorsqu’elles surviennent, les victimes aient un rapide accès à la justice et aux services de prise en charge.La mise en œuvre des lois doit aussi permettre, en cas de démission de la famille pour réclamer justice, aux organisations de la société civile de ‘’suppléer et ester en justice afin d’obtenir réparation et dissuader les auteurs de violence, selon toujours Edwidge Adekambi.Ce pouvoir d’auto saisine des organisations de la société civile peut ‘’contribuer d’une manière significative à la rupture du silence des +sans voix+ tout en dissuadant les criminels à compter sur une quelconque conspiration familiale’’ a-t-elle ajouté.En effet, elle a souligné que 80% des crimes commis contre les femmes dans le monde sont l’œuvre du mari ou du compagnon et les viols sur les filles sont rarement commis par des inconnus. Selon elle, si ce n’est un proche, c’est un voisin ou une connaissance de la famille.Les jeunes élèves des collèges de Diamaguène, Yoff et Bambilor ont aussi fait leur plaidoyer à travers des sketchs qui dénoncent les différentes formes de violences surtout celles touchant les filles.