Selon les dispositions du Code électoral, loi nº 96-08 du 22 mars 1996, modifiant le Code électoral (JO Nº 5689, p. 0235), les élections ne peuvent être briguées que par les partis politiques ou coalitions de partis politiques légalement constitués en présentant des listes de candidats (Article L. 166 bis 3). L’article L. 166. bis 7, établit les conditions d’éligibilité que tout électeur inscrit sur une liste électorale puisse être présenté par un parti politique ou par une coalition de partis politiques légalement constitués sous réserve des articles L 166 bis 8 à L 166 bis 11. Les articles L. 166 bis 8; L. 166 bis 9; L. 166. BIS 10 ; L. 166 bis 11 ; L. 188, qui définissent les conditions exemptions d’éligibilité ; alors que les articles L. 166 bis 14 ; L. 166 bis 15 ; L. 166 bis 16 et L. 166 bis 17, déterminent les modalités de candidature. Ça, ce sont les dispositions prévues par le législateur. Mais…
Compte tenu de la dépravation de la décentralisation au Sénégal de son objectif initial, à savoir favoriser le développement local (Discours du Président A. Diouf à Ziguinchor, le 22 janvier 1999), n’est-il pas pertinent de revoir le tout politique qui a prévalu jusque-là, dans la gestion de nos localités ? En effet, parmi les écueils qui ont terni la gestion des collectivités locales au Sénégal, il n’est pas exagéré de dire que les stratégies politiques en sont grandement responsables, notamment, celles des partis politiques au niveau national, très souvent complètement déconnectés des réalités locales. Ainsi, l’initiative en cours actuellement à Kédougou trouve toute sa signification sur deux points. Parmi les listes en compétition pour le contrôle de la municipalité, celle de « Anka Kédougou Yéléma » (ensemble, transformons Kédougou - en langue malinké), une coalition d’acteurs de la société civile dont les deux têtes de liste sont de jeunes femmes (Sud Quotidien du 25 février 2009), prend une signification particulière au moment où, les femmes de la Commission des femmes élues (Cfe) de l’Union des associations des élus locaux (Uael), pour lutter contre la marginalisation des femmes dans les conseils locaux, plaide pour le renforcement de leur dans la scène politique locale, notamment dans les instances de décision. Car sur 15 436 élus dans les conseils locaux, elle ne que sont 1606, soit un pourcentage de 11,61%, et elles ne représentent que 10,93 % des exécutifs locaux, soit 145 femmes sur 1 326 hommes (Soleil du 25 février 2009). Mais surtout, cette coalition regroupe des jeunes (femmes et hommes) pour la plupart membres de la société civile locale (Sud Quotidien du 25 février 2009). Ainsi, au moment où les politiques ont montré leurs limites, ce leadership nouveau doit favoriser une prise de conscience citoyenne dans d’autres localités du pays, pour l’émergence d’un autre type d’acteurs, qui ne sera pas seulement celui du client/électeur, et permettre les conditions d’éclosion d’une véritable dynamique de développement local.
Ainsi, un certain nombre d’interrogations ne se posent-elles pas avec pertinence ? Pourquoi ne pas permettre à la société civile locale, affiliée à aucun parti politique, de prendre part aux joutes électorales locales pour la défense des « intérêts locaux » comme bien définis dans le Code des Collectivités locales ? Ou encore, pourquoi ne pas permettre la création de partis politiques locaux comme on les retrouve au Québec où, les partis qui briguent les suffrages des électeurs au niveau national ou provincial, ne sont pas ceux qu’on retrouve au niveau local ? Certes, les enjeux nationaux n’ont pas le même sens que les enjeux locaux, alors n’est-il est donc pas absurde d’écarter des pans entiers de la population locale, des acteurs locaux, dans le processus de désignation de ceux ou celles qui seront chargés de par et d’agir en leur nom ? Comme le système de quotas d’acteurs locaux dans les conseils locaux a été aboli il y a quelques années, mais on voit aussi que le tout politique ne donne rien et ne donnera rien si, comme j’ai eu à le dire dans une des mes contribution, on continuera à traiter l’élu local comme irresponsable devant ses administrés et que les stratégies politiques au niveau national primeront toujours sur les véritables enjeux locaux.
Dr. Djibril DIOP
Chargé de cours Université de Montréal (Canada)
djibril.diop@umontreal.ca
Compte tenu de la dépravation de la décentralisation au Sénégal de son objectif initial, à savoir favoriser le développement local (Discours du Président A. Diouf à Ziguinchor, le 22 janvier 1999), n’est-il pas pertinent de revoir le tout politique qui a prévalu jusque-là, dans la gestion de nos localités ? En effet, parmi les écueils qui ont terni la gestion des collectivités locales au Sénégal, il n’est pas exagéré de dire que les stratégies politiques en sont grandement responsables, notamment, celles des partis politiques au niveau national, très souvent complètement déconnectés des réalités locales. Ainsi, l’initiative en cours actuellement à Kédougou trouve toute sa signification sur deux points. Parmi les listes en compétition pour le contrôle de la municipalité, celle de « Anka Kédougou Yéléma » (ensemble, transformons Kédougou - en langue malinké), une coalition d’acteurs de la société civile dont les deux têtes de liste sont de jeunes femmes (Sud Quotidien du 25 février 2009), prend une signification particulière au moment où, les femmes de la Commission des femmes élues (Cfe) de l’Union des associations des élus locaux (Uael), pour lutter contre la marginalisation des femmes dans les conseils locaux, plaide pour le renforcement de leur dans la scène politique locale, notamment dans les instances de décision. Car sur 15 436 élus dans les conseils locaux, elle ne que sont 1606, soit un pourcentage de 11,61%, et elles ne représentent que 10,93 % des exécutifs locaux, soit 145 femmes sur 1 326 hommes (Soleil du 25 février 2009). Mais surtout, cette coalition regroupe des jeunes (femmes et hommes) pour la plupart membres de la société civile locale (Sud Quotidien du 25 février 2009). Ainsi, au moment où les politiques ont montré leurs limites, ce leadership nouveau doit favoriser une prise de conscience citoyenne dans d’autres localités du pays, pour l’émergence d’un autre type d’acteurs, qui ne sera pas seulement celui du client/électeur, et permettre les conditions d’éclosion d’une véritable dynamique de développement local.
Ainsi, un certain nombre d’interrogations ne se posent-elles pas avec pertinence ? Pourquoi ne pas permettre à la société civile locale, affiliée à aucun parti politique, de prendre part aux joutes électorales locales pour la défense des « intérêts locaux » comme bien définis dans le Code des Collectivités locales ? Ou encore, pourquoi ne pas permettre la création de partis politiques locaux comme on les retrouve au Québec où, les partis qui briguent les suffrages des électeurs au niveau national ou provincial, ne sont pas ceux qu’on retrouve au niveau local ? Certes, les enjeux nationaux n’ont pas le même sens que les enjeux locaux, alors n’est-il est donc pas absurde d’écarter des pans entiers de la population locale, des acteurs locaux, dans le processus de désignation de ceux ou celles qui seront chargés de par et d’agir en leur nom ? Comme le système de quotas d’acteurs locaux dans les conseils locaux a été aboli il y a quelques années, mais on voit aussi que le tout politique ne donne rien et ne donnera rien si, comme j’ai eu à le dire dans une des mes contribution, on continuera à traiter l’élu local comme irresponsable devant ses administrés et que les stratégies politiques au niveau national primeront toujours sur les véritables enjeux locaux.
Dr. Djibril DIOP
Chargé de cours Université de Montréal (Canada)
djibril.diop@umontreal.ca