Promotion du genre : Les femmes de la Cedeao entre le marteau de la religion et l’enclume de la tradition

Le débat sur l’équité de genre dans la zone Cedeao se pose avec acquitté. Malgré, les acquis, les femmes sont confrontées à des inégalités, liées notamment à l’accès aux instances de décisions et aux ressources.



Le centre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour le genre et le développement (Ccdg), chargé du suivi et de la coordination de la lutte contre les disparités entre les hommes et les femmes dans les programmes d’intégration communautaire, constate que ‘malgré les acquis notables en matière d’égalité le droit positif moderne, la situation des femmes, notamment en milieu rural, reste soumise à la tradition et à la religion’. Les responsables du Centre pour le développement du genre de la Cedeao ont réuni à Dakar, du 17 au 19 novembre, près de trente-cinq religieux : musulmans et chrétiens provenant des seize pays de la sous-région. Ils notent, dans un texte remis aux participants de la ‘consultation sous régionale avec les leaders religieux : pour une prise en compte des besoins différenciés des hommes et des femmes dans les politiques et programmes de développement’, que ‘même dans les textes juridiques modernes, il persiste des discriminations de genre’.

A leur avis, s’il y a des survivances de ces discriminations à l’égard des femmes, c’est parce que la plupart des sociétés africaines sont fondées sur le modèle du patriarcat. ‘Dans certains pays, par exemple, il existe des métiers fermés aux femmes (armée, douane, administration territoriale) et une fiscalité différenciée selon le sexe, malgré leur adhésion aux principes démocratiques majeurs relatifs au genre’. Toujours d’après ce centre de la Cedeao, ‘l’influence de la religion dans la définition du statut de la femme est très importante’. Et que ‘les conditions d’existence des femmes sont définies par la culture et la religion’. ‘Elle met en avant le rôle d’épouse, de mère et de femme au foyer en tant qu’idéal’, souligne-t-on dans le document.

Pour que ces engagements puissent se traduire en actions concrètes en faveur de la participation équitable des hommes et des femmes à la prise de décision aux niveaux local, national et régional, ledit centre a initié une consultation sous régionale des leaders religieux. L’idée est de favoriser la prise en compte des besoins différenciés des hommes et des femmes dans les politiques et programmes de développement. ‘Il existe une volonté manifeste de la femme d’accéder à une liberté d’expression et à une participation accrue dans la vie active’, se félicite le Centre de la Cedeao. Entre autres objectifs poursuivis : ressortir le besoin de comprendre les changements en cours chez les femmes dans les sociétés d’Afrique de l’Ouest ; analyser la façon dont ces femmes mettent à profit leurs ressources culturelles et religieuses pour faire valoir leurs droits ; analyser la perception et l’interprétation par les femmes des normes culturelles et religieuses et l’impact de cette perception sur les aspirations au développement. Il s’agir aussi d’entreprendre la levée de toutes les entraves à l’évolution performante des femmes et d’impulser le lobby des associations religieuses et de la société civile en vue de favoriser l’autonomisation des femmes en les considérant comme des agents du changement et non comme de simples victimes de la culture et de la religion.

Wal Fadjri

Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
GENRE


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 12
Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance