I.Le développement local, c’est quoi ?
1. Une vision du local dans le global
Le concept de développement local est apparu dans un contexte où la vision centralisée de l’Etat était critiquée par certains acteurs locaux. Ces derniers considéraient que le développement d’un territoire devait prendre en compte les besoins et les aspirations des habitants. Une nouvelle logique d’autonomie est alors revendiquée vis-à-vis des centres décisionnels, politiques ou économiques.
Le développement local se rapporte ainsi à des actions partenariales entre des acteurs intéressés à l'amélioration des conditions de vie dans leur environnement immédiat. Il s’agit d’une vision « du local dans le global », où le territoire est considéré comme un système en relation avec d'autres systèmes et acteurs. Il doit être global et multidimensionnel, basé sur des logiques culturelles, économiques et sociales qui améliorent le bien-être d'une société.
Dans les pays en développement, le concept de développement local est aussi appelé "développement à la base". Il peut reposer sur des actions mobilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités et des habitants eux-mêmes, avec une aide extérieure éventuelle. Exemples : construction de petites infrastructures, mise en place de coopératives ou d'associations de microcrédit, exploitations agricoles ou artisanales tirant partie des ressources locales…
2. L’émergence du concept
Vers la fin des années '50, la théorie du développement endogène est exposée par John Friedmann et Walter Stöhr. C'est une approche volontariste, axée sur un territoire restreint, qui conçoit le développement comme une démarche partant du bas.
Le développement local va réellement prendre son essor avec les politiques de décentralisation. En effet, les réformes liées à la décentralisation vont donner de nouvelles responsabilités aux collectivités territoriales pour mener des projets locaux et une politique d'aménagement adaptée à chaque territoire. De nouvelles dynamiques territoriales apparaissent dans la mise en place des projets, la gestion de proximité et la prise en compte des territoires vécus par les habitants.
Lien : http://www.senegaldeveloppement.org/docs/Decentralisation_et_dvt_local.PDF
3. Les composantes du développement local
Le développement local est une démarche stratégique qui intègre 4 composantes essentielles :
- Globale et transversale : il prend en compte les interactions entre les différents aspects de la vie collective, à côté des logiques sectorielles et thématiques
- Territoriale : il est fondé sur des ancrages locaux, vastes et cohérents, qui vont faire ressortir les appartenances et les solidarités vécues pour peser sur les décisions
- Partenariale : il associe les acteurs, différents mais complémentaires, en conjuguant les orientations et les équilibres définis par les pouvoirs publics et les aspirations des groupes locaux.
- Prospective : il est fédéré par un projet élaboré en concertation, qui donne sens et cohérence à l’ensemble.
4. Les formes de partenariats locaux
Dans un territoire, l'approche en réseau se caractérise par le renforcement mutuel des stratégies d'acteurs. Trois types de partenariats locaux peuvent exister :
- Un partenariat créé à l'initiative de personnes militantes et ancré dans une identité forte
- Un partenariat créé à l'initiative d'entreprises ou d'organismes professionnels revendiquant leur place dans les décisions économiques
- Un partenariat créé à l'initiative des pouvoirs publics qui suppléent à une initiative privée rare ou défaillante.
Deux approches semblent donc se dégager sur le développement local :
-Une approche systémique qui met l'accent sur le rôle des institutions et sur le partenariat public-privé pour favoriser une action concertée
-Une approche solidaire qui s'intéresse plus au rôle de l'initiative par le bas, et s'appuie sur des formes de négociation non pilotées par les pouvoirs publics.
II.Exemples de programmes d’appui pour le développement local au Sénégal
1. Le Programme National de Développement Local (PNDL)
En 2002, le Gouvernement du Sénégal a adopté un Document de Stratégie de Réduction de la pauvreté (DSRP) dont les objectifs se déclinent en trois axes prioritaires :
•Doubler le revenu par tête d’habitant d’ici à 2015 dans le cadre d’une croissance forte, équilibrée et mieux répartie.
•Généraliser l’accès aux services sociaux essentiels en accélérant la mise en place des infrastructures de base pour renforcer le capital humain avant 2010.
•Eradiquer toutes les formes d’exclusion et instaurer l’égalité des sexes en particulier dans les niveaux d’enseignement primaire et secondaire.
En 2007, le Programme National de Développement Local (PNDL) a vu le jour en tant qu’instrument privilégié du DRSP. Il devient ainsi un cadre fédérateur de référence et d’harmonisation des interventions, avec comme atout majeur la responsabilisation et la participation des acteurs locaux à la promotion efficace du développement local. Il entre en harmonie avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Le PNDL a pour finalité de contribuer à la réduction de la pauvreté à travers l’action combinée des départements ministériels, des collectivités locales des communautés de base et du secteur privé.
Objectifs du PNDL :
•Augmenter l’accès aux infrastructures et services sociaux de base d’au moins de 50%
•Augmenter l’accès des populations les plus pauvres aux ressources financières pour le développement d’activités génératrices de revenus
•Renforcer les capacités des acteurs locaux (collectivité, OCB, secteur privé)
•Renforcer les capacités de l’Etat pour la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté, par la mise en œuvre de réformes au cadre institutionnel
Le Programme est financé au moyen de contributions diverses provenant de l’Etat du Sénégal, des bailleurs de fonds et des bénéficiaires. La Banque Mondiale est la première institution partenaire du Programme, avec 50 millions de dollars, à travers le Projet de Développement Local Participatif (PDLP) .
Les besoins de financement du PNDL sont de 234 milliards de francs cfa, répartis entre :
•Le financement du développement local : 85%
•La coordination : 8%
•Le renforcement des capacités : 5%
•L’appui institutionnel : 2%
Pour plus d’informations :
http://www.pndl.org
2. Le Projet de développement local participatif (PDLP)
La Banque mondiale a approuvé un crédit d‘environ 25 milliards de francs CFA pour soutenir le Sénégal dans sa stratégie de réduire la pauvreté de moitié d’ici a 2015, à travers le Projet de développement local participatif (PDLP). Il est instauré dans le cadre du Programme national de Développement du Sénégal (PNDL).
Objectifs du PDLP :
-Appuyer les collectivités locales et les communautés de base pour accroitre l’accès de la frange de la population la plus pauvre aux services sociaux essentiels (éducation, santé, eau, etc.) grâce à une stratégie basée sur la demande et la planification locale.
-Assister le gouvernement à asseoir un cadre effectif pour un développement local participatif, une décentralisation et une mobilisation des ressources, pour les collectivités locales et les communautés responsables de la fourniture des services essentiels en milieu rural et dans les milieux urbains pauvres.
- Aider au renforcement des capacités à la base en améliorant la gouvernance locale par un accroissement des capacités de management dans les collectivités locales et les communautés de base.
-Soutenir les moteurs de la croissance, par l’appui aux réformes et des actions du secteur public visant à impulser la croissance économique à l’échelle locale, au développement du secteur privé des petites et micro entreprises.
-Soutenir les activités destinées à combler le déficit en infrastructures en finançant la mise en œuvre des Plans Locaux de Développement (PLD) qui répondent aux priorités locales (eau potable et pistes de production).
-Renforcer les compétences des communautés pour leur permettre d’améliorer leurs activités génératrices de revenus.
3. Le Programme d’équipement des collectivités locales (PRECOL)
Dans la continuité du Programme d’Appui aux Communes (PAC), Le PRECOL a été mis en place par l’Etat avec l’appui de la Banque mondiale, l’Agence Française de Développement (AFD) et les collectivités locales. Ce programme d’appui est destiné aux 67 communes urbaines du Sénégal et aux structures intercommunales de l’agglomération dakaroise.
Mis en œuvre par l’Agence de développement municipal (ADM), le PRECOL contribue à une amélioration durable des conditions de vie dans les agglomérations urbaines du Sénégal, grâce à la mise à niveau des équipements urbains et au développement de l’accès aux services, via des contrats de ville ou d’agglomération.
Sendeveloppementlocal.com
1. Une vision du local dans le global
Le concept de développement local est apparu dans un contexte où la vision centralisée de l’Etat était critiquée par certains acteurs locaux. Ces derniers considéraient que le développement d’un territoire devait prendre en compte les besoins et les aspirations des habitants. Une nouvelle logique d’autonomie est alors revendiquée vis-à-vis des centres décisionnels, politiques ou économiques.
Le développement local se rapporte ainsi à des actions partenariales entre des acteurs intéressés à l'amélioration des conditions de vie dans leur environnement immédiat. Il s’agit d’une vision « du local dans le global », où le territoire est considéré comme un système en relation avec d'autres systèmes et acteurs. Il doit être global et multidimensionnel, basé sur des logiques culturelles, économiques et sociales qui améliorent le bien-être d'une société.
Dans les pays en développement, le concept de développement local est aussi appelé "développement à la base". Il peut reposer sur des actions mobilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités et des habitants eux-mêmes, avec une aide extérieure éventuelle. Exemples : construction de petites infrastructures, mise en place de coopératives ou d'associations de microcrédit, exploitations agricoles ou artisanales tirant partie des ressources locales…
2. L’émergence du concept
Vers la fin des années '50, la théorie du développement endogène est exposée par John Friedmann et Walter Stöhr. C'est une approche volontariste, axée sur un territoire restreint, qui conçoit le développement comme une démarche partant du bas.
Le développement local va réellement prendre son essor avec les politiques de décentralisation. En effet, les réformes liées à la décentralisation vont donner de nouvelles responsabilités aux collectivités territoriales pour mener des projets locaux et une politique d'aménagement adaptée à chaque territoire. De nouvelles dynamiques territoriales apparaissent dans la mise en place des projets, la gestion de proximité et la prise en compte des territoires vécus par les habitants.
Lien : http://www.senegaldeveloppement.org/docs/Decentralisation_et_dvt_local.PDF
3. Les composantes du développement local
Le développement local est une démarche stratégique qui intègre 4 composantes essentielles :
- Globale et transversale : il prend en compte les interactions entre les différents aspects de la vie collective, à côté des logiques sectorielles et thématiques
- Territoriale : il est fondé sur des ancrages locaux, vastes et cohérents, qui vont faire ressortir les appartenances et les solidarités vécues pour peser sur les décisions
- Partenariale : il associe les acteurs, différents mais complémentaires, en conjuguant les orientations et les équilibres définis par les pouvoirs publics et les aspirations des groupes locaux.
- Prospective : il est fédéré par un projet élaboré en concertation, qui donne sens et cohérence à l’ensemble.
4. Les formes de partenariats locaux
Dans un territoire, l'approche en réseau se caractérise par le renforcement mutuel des stratégies d'acteurs. Trois types de partenariats locaux peuvent exister :
- Un partenariat créé à l'initiative de personnes militantes et ancré dans une identité forte
- Un partenariat créé à l'initiative d'entreprises ou d'organismes professionnels revendiquant leur place dans les décisions économiques
- Un partenariat créé à l'initiative des pouvoirs publics qui suppléent à une initiative privée rare ou défaillante.
Deux approches semblent donc se dégager sur le développement local :
-Une approche systémique qui met l'accent sur le rôle des institutions et sur le partenariat public-privé pour favoriser une action concertée
-Une approche solidaire qui s'intéresse plus au rôle de l'initiative par le bas, et s'appuie sur des formes de négociation non pilotées par les pouvoirs publics.
II.Exemples de programmes d’appui pour le développement local au Sénégal
1. Le Programme National de Développement Local (PNDL)
En 2002, le Gouvernement du Sénégal a adopté un Document de Stratégie de Réduction de la pauvreté (DSRP) dont les objectifs se déclinent en trois axes prioritaires :
•Doubler le revenu par tête d’habitant d’ici à 2015 dans le cadre d’une croissance forte, équilibrée et mieux répartie.
•Généraliser l’accès aux services sociaux essentiels en accélérant la mise en place des infrastructures de base pour renforcer le capital humain avant 2010.
•Eradiquer toutes les formes d’exclusion et instaurer l’égalité des sexes en particulier dans les niveaux d’enseignement primaire et secondaire.
En 2007, le Programme National de Développement Local (PNDL) a vu le jour en tant qu’instrument privilégié du DRSP. Il devient ainsi un cadre fédérateur de référence et d’harmonisation des interventions, avec comme atout majeur la responsabilisation et la participation des acteurs locaux à la promotion efficace du développement local. Il entre en harmonie avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Le PNDL a pour finalité de contribuer à la réduction de la pauvreté à travers l’action combinée des départements ministériels, des collectivités locales des communautés de base et du secteur privé.
Objectifs du PNDL :
•Augmenter l’accès aux infrastructures et services sociaux de base d’au moins de 50%
•Augmenter l’accès des populations les plus pauvres aux ressources financières pour le développement d’activités génératrices de revenus
•Renforcer les capacités des acteurs locaux (collectivité, OCB, secteur privé)
•Renforcer les capacités de l’Etat pour la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté, par la mise en œuvre de réformes au cadre institutionnel
Le Programme est financé au moyen de contributions diverses provenant de l’Etat du Sénégal, des bailleurs de fonds et des bénéficiaires. La Banque Mondiale est la première institution partenaire du Programme, avec 50 millions de dollars, à travers le Projet de Développement Local Participatif (PDLP) .
Les besoins de financement du PNDL sont de 234 milliards de francs cfa, répartis entre :
•Le financement du développement local : 85%
•La coordination : 8%
•Le renforcement des capacités : 5%
•L’appui institutionnel : 2%
Pour plus d’informations :
http://www.pndl.org
2. Le Projet de développement local participatif (PDLP)
La Banque mondiale a approuvé un crédit d‘environ 25 milliards de francs CFA pour soutenir le Sénégal dans sa stratégie de réduire la pauvreté de moitié d’ici a 2015, à travers le Projet de développement local participatif (PDLP). Il est instauré dans le cadre du Programme national de Développement du Sénégal (PNDL).
Objectifs du PDLP :
-Appuyer les collectivités locales et les communautés de base pour accroitre l’accès de la frange de la population la plus pauvre aux services sociaux essentiels (éducation, santé, eau, etc.) grâce à une stratégie basée sur la demande et la planification locale.
-Assister le gouvernement à asseoir un cadre effectif pour un développement local participatif, une décentralisation et une mobilisation des ressources, pour les collectivités locales et les communautés responsables de la fourniture des services essentiels en milieu rural et dans les milieux urbains pauvres.
- Aider au renforcement des capacités à la base en améliorant la gouvernance locale par un accroissement des capacités de management dans les collectivités locales et les communautés de base.
-Soutenir les moteurs de la croissance, par l’appui aux réformes et des actions du secteur public visant à impulser la croissance économique à l’échelle locale, au développement du secteur privé des petites et micro entreprises.
-Soutenir les activités destinées à combler le déficit en infrastructures en finançant la mise en œuvre des Plans Locaux de Développement (PLD) qui répondent aux priorités locales (eau potable et pistes de production).
-Renforcer les compétences des communautés pour leur permettre d’améliorer leurs activités génératrices de revenus.
3. Le Programme d’équipement des collectivités locales (PRECOL)
Dans la continuité du Programme d’Appui aux Communes (PAC), Le PRECOL a été mis en place par l’Etat avec l’appui de la Banque mondiale, l’Agence Française de Développement (AFD) et les collectivités locales. Ce programme d’appui est destiné aux 67 communes urbaines du Sénégal et aux structures intercommunales de l’agglomération dakaroise.
Mis en œuvre par l’Agence de développement municipal (ADM), le PRECOL contribue à une amélioration durable des conditions de vie dans les agglomérations urbaines du Sénégal, grâce à la mise à niveau des équipements urbains et au développement de l’accès aux services, via des contrats de ville ou d’agglomération.
Sendeveloppementlocal.com