KAOLACK - ACCES A L’EAU POTABLE EN MILIEU RURAL L’expérience du PARPEBA fait tache d’huile

L’accès à l’eau potable des populations défavorisées du monde rural est une des préoccupations majeures des décideurs mondiaux dans le cadre des objectifs fixés pour ce millénaire. C’est pour relever ce défi qu’un séminaire international a réuni ces décideurs à Mbodiène (département de Mbour) du 3 au 7 Novembre dernier.



Introduit sous le thème’ enjeux et perspectives de la gestion de l’eau potable dans le milieu rural », ce séminaire regroupait en effet, plus du Sénégal, une centaine de participants venus du Burundi, de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, du Bénin, du Mali, du Niger, de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et de la Tanzanie. Pendant quatre jours, les 120 séminaristes qui ont pris part à cette rencontre ont poussé de larges réflexions sur la question de l’eau dans les zones rurales en vue de dresser de nouvelles perspectives en direction des populations.

L’objectif majeur visé à travers cet atelier était surtout de faire bénéficier aux participants des autres pays, l’expérience du projet Belge d’amélioration et de renforcement des points d’eau dans le bassin arachidier (Parpeba), en matière de stratégie, mais surtout à la manière dont il est parvenu à assurer de manière efficace la gestion communautaire. C’est pour dire d’une manière simple que l’exemple des Associations des usagers des forages (Asufor) a quelque part séduit le reste du monde qui a bien voulu à la sortie de ce séminaire, capitaliser cette expérience pour ensuite transposer cette méthode et forme de gestion dans les autres pays encore en état de carence.

Le Projet d’amélioration et de renforcement des points d’eau dans le bassin arachidier a démarré au Sénégal en Avril 2003, aux lendemains de la signature des huit (8) Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) par les pays membres des Nations Unies. Ces objectifs, dont le septième consistait à assurer partout dans les différents pays concernés, un environnement durable prônait aussi la réduction à moitié avant 2015, le pourcentage des populations, qui jusque-là n’avaient pas, encore, de façon durable, accès à l’eau potable. Le Sénégal dispose aujourd’hui d’un service composé de 1.100 forages en grande partie motorisée et d’un réseau de distribution, de 1.500 autres forages équipés de motopompes manuelles. A cela s’ajoute 4.500 puits modernes avec, aujourd’hui, une moyenne de 28 litres d’eau par habitant et par jour. Malgré ces efforts, le Sénégal est encore loin d’atteindre les normes de l’Organisation mondiale de santé (Oms) qui fixe la consommation moyenne à 35 litres d’eau par jour et par habitant. D’où la nécessité de se retourner vers un partenaire dont la mission serait d’assurer le volet amélioration et renforcement des points d’eau.

C’est ainsi que, depuis son installation dans ce pays (jusqu’à nos jours), la coopération belge a réussi, dans le cadre de ses activités, à approvisionner un ensemble de 360.000 habitants répartis autour de 780 villages entre les régions de Diourbel, Fatick et Kaolack. Grâce à cette expérience et des efforts conjugués, 69 % de la population rurale a accès au liquide précieux, soit un peu moins Omd fixés à 82 % d’ici à 2015. d’ailleurs les ouvrages hydrauliques installés au niveau de 54 villages de cet ensemble de régions, sont gérés par les villageois eux-mêmes, à travers des groupements communément appelés Associations des usagers des forages (Asufor).

Pérennisation et approvisionnement durable des populations : le défi des Asufor

Ces Asufor sont aujourd’hui au nombre de 53 et assurent pour autant le suivi technique et financier des forages non seulement pour une gestion ponctuelle des ouvrages, mais surtout pour garantir leur pérennisation et l’approvisionnement durable des populations en eau potable. Au point de vue gestion, ces Asufor, depuis quelques années, sont devenues de véritables entreprises, car, à travers leurs partenariats avec certaines institutions financières de la place, elles font, à nos jours, un chiffre d’affaires de plus de 700 millions de nos francs.

Cette ruée vers la qualité dans la gestion a aussi été sanctionnée, il y a de cela quelque temps, par la mise en place d’une nouvelle structure intitulée l’Union de solidarité et d’entraide des Asufor du bassin arachidier (Usaba). Cette structure dont la mission consiste à assurer la formation du personnel de gestion et assister les nouvelles Asufor encore inexpérimentées, a également pour vocation d’appuyer financièrement les autres associations en cas de besoin. Ce qui fait que, dans certains pays africains comme dans le reste du monde, cette expérience sénégalaise pourrait bel et bien prospérer comme l’indiquent certains participants qui envisagent d’ores et déjà de l’expérimenter dans leurs pays d’origine.

Sud Quotidien

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