Pour lutter efficacement contre la pauvreté féminine : Les bailleurs de fonds prônent le renforcement des capacités



Conscients que seule une bonne formation des femmes et des jeunes peut constituer un frein à la pauvreté au Sénégal, en particulier dans les quartiers populaires, les bailleurs de fonds ont décidé d’investir dans ce domaine.

Les femmes constituent la classe sociale la plus démunie et la plus vulnérable de la population sénégalaise. Face à un tel constat, il a fallu à certains bailleurs de fonds le choix de repenser le développement avec elles. C’est d’ailleurs dans ce sens que les partenaires financiers en provenance d’Europe ont décidé d’apporter leur soutien aux femmes des communes de la banlieue dakaroise. Seulement, pour rendre leur activité génératrice de revenus, les financiers ont opté pour le renforcement des capacités des bénéficiaires avant le financement des projets. En effet, selon le président du Mouvement sénégalais des jeunes pour la formation, l’emploi et le développement (Msjfed), Serigne Ibrahima Tall Mbacké, ‘les efforts de lutte contre la pauvreté ont été entravés par la discrimination dans le cadre de la formation dont souffrent les femmes’. C’est dans ce cadre que sa structure a été désignée par les bailleurs pour piloter le programme au niveau de la commune des Parcelles assainies. Celui-ci consiste à former les femmes en alphabétisation et en technique de gestion afin de leur permettre de participer activement à l’émergence de leur localité.
D’après le président du Msjfed, l'illettrisme et l'analphabétisme constituent, dans notre société moderne, le point principal de la relégation de la femme en seconde zone. Car, soutient-il, ‘dans le monde urbain, au niveau des quartiers populaires, les parents investissent plus facilement dans le suivi scolaire du garçon que dans celui de la jeune fille. Ainsi, selon certaines statistiques, au Sénégal seulement 20 % des femmes sont alphabétisées (une sur cinq) contre 45 % des hommes (presque un sur deux)’. D’où l’intérêt de créer des structures capables de combler ce vide. En effet, pour Serigne Ibrahima Tall Mbacké, ce qui manque le plus à la femme sénégalaise, ‘c’est cette autonomie financière qui lui permettra de ne plus dépendre entièrement de l’homme’. Il y a ‘surtout le manque d’égalité des chances à l’éducation et la formation professionnelle’.
Selon lui, la volonté politique de changer cette situation, qui est un frein à la croissance économique, pourra créer de manière imminente une nouvelle force tant sur le plan économique que social. Car, renchérit-il, ‘la force féminine se présente de plus en plus au Sénégal comme une voie obligée pour un développement durable’.
Serigne Ibrahima Tall Mbacké soutient, par ailleurs, que les différentes visions et approches de lutte contre la pauvreté mises sur pied par les bailleurs de fonds posent comme postulat implicite, que ‘l'intégration des femmes au développement’ se construit autour de la notion de travail et de sa visibilité. ‘Cette construction tire son ancrage sur le lien supposé existant entre le travail, la génération de revenus et la lutte contre la pauvreté’, argue-t-il.
Paule Kadja TRAORE
Wal Fadjri

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