POUR DOPER LE SYSTEME DE SANTE EN AFRIQUE, Les bailleurs mettent en avant le secteur privé

Peut-on promouvoir une prise en charge médicale de qualité pour les populations africaines en se limitant exclusivement au système public de santé actuellement en vigueur ? En tout cas, pour la Société financière internationale (Sfi), un démembrement de la Banque mondiale (BM) qui se prononçait lors du Forum sur la santé en Afrique qui s’est ouvert hier à Dakar, le développement du système de santé en Afrique est corrélatif au renforcement de l’investissement privé dans la prise en charge sanitaire des communautés.



Les stratégies et nouvelles orientations préparées par les bailleurs de fonds pour appuyer le secteur privé dans le système de santé vont-elles aboutir à une meilleure prise en charge médicale des populations démunies en Afrique, celles qui n’arrivent toujours pas à accéder aux soins de qualité ? Selon les experts de la Société financière internationale, un démembrement de la Banque mondiale, qui se prononçaient hier sur le développement du secteur de la santé en Afrique, le secteur public n’arrive pas à satisfaire toutes les demandes de prestations des populations. Et cela, en dépit des milliards de dollars injectés en Afrique subsaharienne depuis des dizaines d’années. La conséquence malheureuse est qu’elle reste la région la plus mal lotie du monde sur le plan des services de santé. Avec notamment un manque criard d’infrastructures, d’équipements et de personnels qualifiés pour fournir un niveau minimum de produits et de services de santé de qualité.

C’est dans cette foulée que l’enquête menée par la SIF « Investir dans la santé en Afrique » et rendu publique au cours du Forum, a révélé que le secteur privé est un partenaire privilégié pour améliorer les conditions de vie des populations. Tout autant, l’enquête souligne que le secteur privé peut être mobilisé pour permettre à des millions d’Africains d’avoir accès à des soins de santé de meilleure qualité. L’étude de la SIF évalue en outre entre 25 et 30 milliards de dollars le montant des nouveaux besoins d’investissements de l’Afrique subsaharienne dans les dix années à venir pour financer les hôpitaux, les centres de santé et les équipements. Selon la SIF, 60 % de ce montant devraient venir ‘’probablement’’ du secteur privé.

C’est dans ce cadre que le rapport a mis en évidence le rôle central que le secteur privé peut jouer pour répondre aux besoins d’amélioration quantitative et qualitative de l’offre de santé en Afrique subsaharienne. D’où l’idée avancée par le directeur du département de santé de la Sif qui a affirmé que ‘’les bailleurs de fonds peuvent contribuer à renforcer les capacités de l’Afrique subsaharienne dans le domaine de la santé en affectant directement une part de leur aide au financement d’entités privées’ ». Dans la même dynamique, les responsables de la Sfi ont proposé de sensibiliser les banques africaines au profil de risque du secteur de la santé et de mettre au point des instruments de financement, avec des prises de participations dans le capital des entreprises du secteur privé de la santé.

En tout cas, même si le renforcement du secteur privé sanitaire ouvre d’intéressantes perspectives, il reste que cette innovation majeure sur le mode de financement du système de santé risque de poser quelques interrogations chez certains experts du secteur de la santé au Sénégal. Même s’ils apprécient la démarche, ces derniers ont suggéré un approfondissement de la réflexion. Idem pour le secrétaire général du Sutsas, Mballo Dia Thiam, qui pense que le système public de santé a besoin d’être renforcé, surtout que la pauvreté est aujourd’hui très poussée en Afrique. Pour le syndicaliste ainsi, s’il urge de subventionner davantage le secteur de la santé, il importe aussi de penser à certaines structures privées qui font du service public.

Sud Quotidien

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