RÉPARTITION DES SIÈGES AU NIVEAU DU BUREAU ET DES COMMISSIONS DU HCCT MISES EN GARDE DE HAUTS CONSEILLERS



Après la cérémonie d’installation officielle d’Ousmane Tanor Dieng et de ses collègues au Hcct, le défi qui attend cette nouvelle institution est la répartition des sièges au niveau du bureau et des commissions, notamment le dosage entre les 80 élus et les 70 nommés par le président de la République. Interpellés sur la question hier, jeudi 03 novembre, certains hauts conseillers ne sont pas allés par le dos de la cuillère pour exiger des instances qui reflètent toutes les sensibilités du Hcct. «Les différents organes doivent tenir compte de la composition du Hcct», précise d’emblée Cheikh Guèye, haut conseiller et maire de la commune de Dieuppeul Derklé. Abondant dans le même sens, son collègue Ibou Diallo Sadio, élu du département de Goudomp martèle : «Je ne suis pas de ceux qui sont favorables à des bureaux qu’on nous parachute». De son coté, Aliou Dia, le leader des Forces paysannes, a souligné que la répartition des sièges se fera en toute responsabilité non sans faire remarquer que «le Haut conseil est différent de l’Assemblée nationale». Enfin, l’ancien ministre Aliou Sow relèvera, lui, que «Tous les hauts conseillers sont d’égale dignité».

CHEIKH GUEYE, HAUT CONSEILLER ET MAIRE DE DIEUPPEUL DERKLE : «Les différents organes doivent tenir compte de la composition du Hcct»
Je pense que les différents organes doivent tenir compte de la composition du Haut conseil en termes de ressources humaines. Les critères : sexe, compétence, répartition géographique des élus, élus et nommés, à mon avis, ce sont ces critères croisés qui doivent aider à mettre en place un bureau et des commissions qui reflèteraient la diversité de la composition du Haut conseil. Mais, quel que soit le schéma retenu, ce qui importe, c’est de mettre en place un bureau qui reflète la diversité du Haut conseil et qui sera au service de cette institution et de la République.

Comme le président du Haut conseil l’a dit, ce sera un bureau qui va ouvrir des opportunités pour faciliter la mise en place de cadres de concertations, d’échanges entre les acteurs et l’Etat surtout au bénéfice des collectivités territoriales. De part et d’autre, personne ne doit se sentir lésé, pas au niveau individuel mais en terme d’intérêt général. On doit tout faire pour avoir un bureau de consensus en tenant compte de la composition globale du Haut conseil. Il nous faut un bureau qui se mettra au service du Haut conseil où les élus comme les nommés peuvent se retrouver et être au service de cette institution et de la République.

ALIOU SOW, HAUT CONSEILLER ET EX-MINISTRE DES COLLECTIVITÉS LOCALES : «Tous les hauts conseillers sont d’égale dignité»
Il n’y a pas de distinguo à faire au Hcct entre élus et nommés. Tous sont des hauts conseillés, régis par les mêmes textes, les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ceci doit être très clair. Maintenant, quant à la composition du bureau et des commissions, personnellement, je n’ai aucun commentaire à faire là-dessus. Cela ne relève pas de mes prorogatives mais des autorités politiques censées donner des orientations par rapport aux choix et de l’Assemblée de plénière. Il est évident que c’est l’Assemblée plénière qui va élire mais au préalable, même si cela n’est pas écrit dans les textes, il y a des orientations et des arbitrages politiques qui se feront en dehors du cadre formel du Hcct et que l’Assemblée plénière sera appelée à se prononcer là-dessus. Toutefois, je n’ai aucune préoccupation majeure ou orientation et attentes particulières sur ces questions. Je me conformerai au choix souverain des uns et des autres et si un avis contraire devait découler de ce qui se passera, j’aviserai bien entendu. Mais, je tiens encore une fois de plus à préciser que tous les hauts conseillers sont d’égale dignité. Il n’y a pas de petits ou de grands conseillers au Hcct. Ce n’est pas un examen ou un concours encore moins une affaire de diplômes ou de parcours. Par conséquent, chacun peut occuper n’importe quelle poste en fonction de l’arbitrage de l’autorité et de la confiance des pairs qui vont élire.

IBOU DIALLO SADIO, HAUT CONSEILLER ÉLU DE GOUDOMP : «Je ne suis pas de ceux qui sont favorables à un bureau parachuté»
Il y a un grand défi qui est à relever au niveau du Haut conseil des collectivités territoriales. Et, ce défi doit partir de la composition du bureau et des commissions. On doit éviter de se focaliser sur des noms ou bien des célébrités politiques. Il est vrai que le président Macky Sall a fait un choix qui a convaincu tout le monde parce qu’il a pris des personnes qui ont un parcours très riche en termes de décentralisation, des responsables politiques également qui ont fait du chemin ici au Sénégal. Maintenant, nous autres, nous sommes du côté des élus mais je crois qu’il ne faut pas trop se focaliser sur des personnalités.

Je pense que le président doit mutualiser toutes les intelligences des deux côtés aussi bien du côté des élus que du côté des nommés parce que quoi qu’on dise dans le camp des élus, nous, on s’est battu pour être là. Aujourd’hui, parmi nous, il y a des maires, des adjoints au maire, des adjoints au Conseil départemental, des secrétaires élus qui sont en train de vivre quotidiennement les réalités des collectivités locales. Pour moi, il faut mutualiser toutes les intelligences et avoir un bureau qui va fédérer toutes les énergies.
Je ne suis pas de ceux qui sont favorables à des bureaux qu’on nous parachute et on vient pour vous dire voilà ce qu’on vous propose et par consensus les gens y adhérent. Je crois qu’il faut d’abord interroger les uns et les autres, décliner un peu l’objectif de ce qu’on attend de chaque membre de bureau. Si vous êtes président, ce que l’on attend de vous, quelles sont les compétences qu’on va solliciter. Si vous êtes président de commission également. Je crois que si le débat est clairement posé, en ce moment tout le monde saura qu’il ne s’agit pas d’occuper une poste pour seulement l’occuper. Aujourd’hui, les 150 hauts conseillers que nous sommes, nous sommes tous interpellés pour qu’on puisse avoir un bureau digne de ce nom.

ALIOU DIA, HAUT CONSEILLER ET LEADER DES FORCES PAYSANNES : «La répartition des sièges se fera en toute responsabilité»
Je crois que le Haut conseil est différent de l’Assemblée nationale. Dans la mesure où, au niveau de l’Assemblée, ce sont des coalitions de partis ou des partis qui sont représentés par des députés élus. C’est la raison pour laquelle on parle de négociations, de partages et de répartitions des sièges au niveau du bureau selon le prorata de chaque structure. Ce schéma politique, on ne l’a pas au niveau du haut conseil, ce qui fait qu’on ne parlera pas de groupe parlementaire. 80 membres ont été élus par la base et les 70 autres ont été nommés par le président de la République. Je pense que la répartition des sièges se fera en toute responsabilité. Nous faisons totalement confiance aux autorités, notamment le président de la République qui a eu la générosité de nommer les 70 conseillers et le président du Haut conseil des collectivités territoriales. Je pense que les deux autorités savent qui est qui mais aussi qui est en mesure d’occuper tel ou tel poste. Je sais qu’après concertations, les deux autorités mettront l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, la femme qu’il faut à la place qu’il faut pour constituer ce bureau.

Sud Quotidien

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