DEVELOPPEMENT LOCAL - Fermes agro-écologiques de Keur Samba Dia : Des cocotiers pour entretenir le rêve



Une Ong sénégalaise a réussi la prouesse de détourner les jeunes des aventures de l’Océan pour cultiver le sol de leur terroir et y vivre. Une réussite dont le ministre de l’Agriculture Farba Senghor devrait s’inspirer dans le cadre de son Plan Reva.

Au village de Keur Samba Dia, dans la Communauté rurale de Fimela, se déroule une expérience bénévole dont Farba Senghor pourrait s’inspirer avec beaucoup de bénéfice. Ici, une Ong dénommée «Jadins d’Afrique» tente l’expérience de maintenir des jeunes dans leur terroir en leur fournissant un métier et en les formant à vivre des produits de leur terre. L’Ong a installé dans le village sa ferme-pilote dénommée Kaay daara. Ce qui signifie, en wolof, «vient à l’école de la vie».


Le projet, selon les initiateurs, doit bénéficier aux jeunes des villages de la contrée. Son coordonnateur, Gora Guèye, juge que «c’est une expérience inédite qui est en train de se dérouler». A l’en croire, une telle expérience permet de montrer que «le développement endogène ne pourra se faire qu’à travers l’émergence d’un nouveau type d’agriculteurs, de fermiers modernes. Fermiers affranchis sur le plan financier, disposant des terres, maîtrisant les techniques modernes de culture et d’irrigation». Et, selon le Directeur des Etudes et de la formation, Makhfouze Guèye, le diagnostic du Plan local de développement (Pld) de la communauté rurale de Fimela a montré que l’exode rural est très fort dans la localité, et le bradage des terres atteint un niveau inquiétant. Autant de phénomènes qui, si l’on n’y prend garde, risquent d’aboutir à des situations «de paysans sans terre». C’est pourquoi, assure-t-il, Jardins d’Afrique a pris la question à bras-le-corps et entend lutter contre de tels phénomènes en essayant de «promouvoir la plantation de cocotiers sur le littoral, et sur les îles du Saloum».

Et pour Gora Guèye, les initiateurs du projet ne sont animés que du désir de «réaliser un lieu de référence, de formation de démonstration de pratiques agro-écologiques et de promotion des initiatives locales pour le développement durable». Ainsi, les Jardins d’Afrique ambitionnent de «promouvoir les pratiques biologiques et les énergies renouvelables, protéger et conserver le patrimoine génétique des semences. Former de jeunes non scolarisés et scolarisés restés au village afin de leur offrir une chance de vivre sur leur terre avec une agriculture économe, autonome, performante, maîtrisable et respectueuse de l’environnement et de la nature».

Dans ce cadre, des modules de formation relative à «l’arboriculture, au maraîchage, au petit élevage, à l’embouche bovine, aux techniques d’irrigation, de cartographie, etc.» sont dispensés aux apprenants. Ces derniers, durant trois ans, suivent une formation non payante, et à la fin de la deuxième année, ils commencent à s’installer à leur propre compte.

Les critères de sélection sont, d’après M. Guèye, de disposer d’au moins un hectare de terre. La possession de ce lopin de terre est matérialisée par une signature du Conseil rural et des parents de l’élève fermier. Pour le président du Conseil, Gorgui Faye, «le seul fait de prouver par la signature des parents et du président de la communauté rurale, que l’on dispose d’un hectare de terre», est un gage de sécurité aussi bien pour le jeune apprenti fermier que pour le Conseil, qui veut que le projet puisse se démultiplier dans le pays. Un tel projet, selon lui, doit d’ailleurs inspirer le gouvernement dans sa stratégie de lutte contre l’émigration des jeunes en les maintenant dans le pays grâce au plan Retour vers l’agriculture (Reva).

Ainsi, l’élève est assuré de pouvoir exploiter tranquillement son champ et assurer sa sécurité alimentaire. Ce qui, pour le Président Gorgui, «est une innovation majeure en ce sens que l’élève qui sort a déjà sa propre ferme et va être employeur et non employé».

Pour montrer que leur projet n’est pas utopique, les dirigeants de la ferme ont jeté leur dévolu sur un produit agricole spécial, le cocotier. Gora Guèye en a appris les techniques d’insémination au Bénin et en Côte d’Ivoire. II a fini par convaincre les plus sceptiques que, contrairement à l’idée qui prétend que «les fruits du cocotier ne profitent jamais à son planteur», il était possible, en l’espace de quatre ans, de rendre le cocotier productif. Outre l’introduction du cocotier, il y a la culture de la fraise, qui procure autant de gains que l’arachide et permet aux cultivateurs de générer d’importantes ressources financières.


Source:Le quotidien

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Commentaires articles

1.Posté par gorgui faye le 20/02/2008 14:28
les gorgui faye son for


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