Le Réseau des femmes pour le développement durable en Afrique (Refdaf), en partenariat avec Women’s land link Africa (Wll) a entamé, dans le cadre d’un séminaire de trois jours, une formation de parajuristes. Elle enregistre une forte présence de femmes venues des capitales régionales pour échanger autour de l’accès à la terre et au patrimoine bâti. L’accès à la terre demeure l’une des difficultés des femmes, aussi bien en milieu rural qu’urbain. A cet effet, le Réseau des femmes pour le développement durable en Afrique (Refdaf) a initié un séminaire de formation dans ce sens, au stade Léopold Sédar Senghor. A la fin de cette formation, le Refdaf souhaite voir des citoyennes connaissant leurs droits, capables de les faire respecter et d’exercer un contrôle à tous les niveaux de la société. Des délégations sont venues de toutes les régions. Elles vont bénéficier, pendant trois jours, d’éclairages sur les textes, lois et les voies de recours possibles de la part des spécialistes du droit. Les témoignages n’ont pas manqué à ce sujet. C’est le cas de Fatou Ndour de Fatick et de Ndèye Khady Pouye de la région de Thiès. Pour la présidente du réseau des Gie des femmes de Ndiaye Ndiaye dans la région de Fatick, ce séminaire est un début de solution. « Je faisais partie des ignorantes. Mais cette formation va m’ouvrir les yeux. Moi qui pensais que l’Etat n’a pas le droit de reprendre une terre dûment achetée par une tierce personne », déclare-t-elle. La participante de la région de Thiès a salué l’initiative du Refdaf. Selon elle, les femmes sortiront renforcées de ce séminaire pour pouvoir affronter la problématique de l’accès à la terre. « Dans ma localité, la femme n’a pas le droit d’hériter des terres de son père. Mais, aujourd’hui, ce séminaire nous a permis de savoir que l’homme et la femme sont égaux devant la loi. En ce qui me concerne, je vais reprendre mon bâton de pèlerin, surtout que le formateur m’a redonné confiance. Certes, le travail ne sera pas facile, mais il faut tenir le cap », soutient-t-elle. Docteur en droit, le formateur, Aly Ndiaye, a déploré la non application de la loi en matière foncière. « Il faut donner l’occasion aux juges de dire le droit pour éviter que l’on nage dans des erreurs. Ils sont nombreux à croire que l’erreur est le droit. Une terre héritée n’existe pas dans le droit sénégalais. Une terre valable est soit affectée par le conseil rural, l’Etat ou un titre foncier. Ce séminaire est important en ce sens qu’il permettra aux femmes de comprendre que ce qu’il leur faut, c’est d’appliquer le droit et rien d’autre », indique-t-il.
Le Soleil
Le Soleil