En cette période où les femmes sont à l’honneur au Sénégal, s’interroger sur la problématique du genre en milieu scolaire et universitaire à l’aune du combat de la prêtresse Aline Sitoé Diatta est fort opportune. Car elle fut un modèle de leadership.
Aline Sitoé Diatta avait « parfaitement compris » que c’est l’homme et la femme, ensemble, qui font avancer de façon complémentaire les choses dans la vie, a soutenu le Dr Odile Tendeng Weidler, vendredi à Dakar, à la Maison de la culture Douta Seck. Elle présentait un exposé sur « la question du genre dans le mouvement de Aline Sitoé Diatta », à l’occasion de la journée culturelle organisée par l’Amicale des étudiants et anciens de l’Institut supérieur d’informatique (Isi). Selon Odile Tendeng Weidler, consultante de Gorée Institute, l’héroïne de la lutte sénégalaise contre le colonialisme a provoqué des « bouleversements » dans sa société en remettant en cause la division des rôles dévoluant le pouvoir de décision et de domination aux hommes. La native de Kabrousse, en 1920, en Basse Casamance, avait fondé un mouvement religieux où les femmes et les hommes sont égaux, explique la consultante de Gorée Institute. Elle ajoute qu’Aline Sitoé a du même coup pris le rôle de prêtresse, une fonction jusqu’alors assumée par les hommes.
Société démocratique
La jeune femme, qui a commencé son « message chanté » à partir de 21 ans, stigmatisait les recrutements des hommes valides pour l’armée coloniale - c’était l’entre deux guerres mondiales -, en s’interrogeant sur le bien fondé de l’acte politique. La prêtresse suscitait aussi le questionnement sur la légitimité et l’utilité de l’impôt réclamé aux populations, tout comme elle ne partageait pas le mode de désignation des autorités administratives, religieuses, etc. De fait, l’autorité a changé de lieu et revenait à la prêtresse, au détriment de représentants du pouvoir colonial et de leurs suppôts chefs locaux. Ainsi, Aline Sitoé Diatta voulait reconstruire « une société déchirée et déstructurée » sur des bases démocratiques où les femmes pouvaient prétendre au leadership, explique Dr Odile Tendeng Weidler. Le pouvoir colonial n’apprécia pas ce bouleversement et déporta son instigateur au Mali. Elle n’avait que 23 ans. Le rappel du parcours exemplaire de la révolutionnaire de Kabrousse, « peu connu » de l’avis la conférencière, peut inspirer lorsqu’il est question de « redéfinir la place de la femme dans la société, au nom de l’équité, de la justice et du développement durable », a souligné Papa Ndour, introduisant auparavant le sujet sur « La problématique du genre en milieu scolaire et universitaire ».
« Si nous voulons intégrer la dimension genre, entendue dans le sens du partenariat entre homme et femme, il faut bousculer les idées », a dit le professeur de français, indiquant d’agir sur les conditions de vie scolaire à l’école, notamment par un système de compensation en faveur des filles. Il a invité les établissements d’enseignement à mettre en place les dispositions qui accordent aux deux sexes les mêmes chances, et à les appliquer. A commencer par l’institut de formation dont l’une des entités est maître d’œuvre de la conférence fort opportune. « Notre établissement a, dans le contexte de qualité, institué un Prix d’excellence Aline Sitoé Diatta pour promouvoir et encourager le mérité chez les filles », a fait savoir le directeur de l’Isi, Abdou Samb, notant que le thème vient à propos en cette période de quinzaine de la femme au Sénégal.
Le Soleil
Aline Sitoé Diatta avait « parfaitement compris » que c’est l’homme et la femme, ensemble, qui font avancer de façon complémentaire les choses dans la vie, a soutenu le Dr Odile Tendeng Weidler, vendredi à Dakar, à la Maison de la culture Douta Seck. Elle présentait un exposé sur « la question du genre dans le mouvement de Aline Sitoé Diatta », à l’occasion de la journée culturelle organisée par l’Amicale des étudiants et anciens de l’Institut supérieur d’informatique (Isi). Selon Odile Tendeng Weidler, consultante de Gorée Institute, l’héroïne de la lutte sénégalaise contre le colonialisme a provoqué des « bouleversements » dans sa société en remettant en cause la division des rôles dévoluant le pouvoir de décision et de domination aux hommes. La native de Kabrousse, en 1920, en Basse Casamance, avait fondé un mouvement religieux où les femmes et les hommes sont égaux, explique la consultante de Gorée Institute. Elle ajoute qu’Aline Sitoé a du même coup pris le rôle de prêtresse, une fonction jusqu’alors assumée par les hommes.
Société démocratique
La jeune femme, qui a commencé son « message chanté » à partir de 21 ans, stigmatisait les recrutements des hommes valides pour l’armée coloniale - c’était l’entre deux guerres mondiales -, en s’interrogeant sur le bien fondé de l’acte politique. La prêtresse suscitait aussi le questionnement sur la légitimité et l’utilité de l’impôt réclamé aux populations, tout comme elle ne partageait pas le mode de désignation des autorités administratives, religieuses, etc. De fait, l’autorité a changé de lieu et revenait à la prêtresse, au détriment de représentants du pouvoir colonial et de leurs suppôts chefs locaux. Ainsi, Aline Sitoé Diatta voulait reconstruire « une société déchirée et déstructurée » sur des bases démocratiques où les femmes pouvaient prétendre au leadership, explique Dr Odile Tendeng Weidler. Le pouvoir colonial n’apprécia pas ce bouleversement et déporta son instigateur au Mali. Elle n’avait que 23 ans. Le rappel du parcours exemplaire de la révolutionnaire de Kabrousse, « peu connu » de l’avis la conférencière, peut inspirer lorsqu’il est question de « redéfinir la place de la femme dans la société, au nom de l’équité, de la justice et du développement durable », a souligné Papa Ndour, introduisant auparavant le sujet sur « La problématique du genre en milieu scolaire et universitaire ».
« Si nous voulons intégrer la dimension genre, entendue dans le sens du partenariat entre homme et femme, il faut bousculer les idées », a dit le professeur de français, indiquant d’agir sur les conditions de vie scolaire à l’école, notamment par un système de compensation en faveur des filles. Il a invité les établissements d’enseignement à mettre en place les dispositions qui accordent aux deux sexes les mêmes chances, et à les appliquer. A commencer par l’institut de formation dont l’une des entités est maître d’œuvre de la conférence fort opportune. « Notre établissement a, dans le contexte de qualité, institué un Prix d’excellence Aline Sitoé Diatta pour promouvoir et encourager le mérité chez les filles », a fait savoir le directeur de l’Isi, Abdou Samb, notant que le thème vient à propos en cette période de quinzaine de la femme au Sénégal.
Le Soleil