La célébration de la journée internationale des volontaires va nous servir de prétexte, pour nous interroger sur ce « secteur » complexe et dynamique, qu’est l’Education Populaire qui est en soit un cadre d’expression de l’action volontaire.
-Qu’est ce que l’Education Populaire ?
-Quelle est son origine ?
-Quelle est sa dimension ?
-Quelle est sa finalité ?
Répondre à ces questions, c’est entre autre, contribuer à cerner la problématique de l’Education Populaire.
D’après le Robert, l’Education est : « la mise en œuvre de moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain et, par extension, ces moyens eux-mêmes ».
Le terme « Populaire » est défini comme « ce qui appartient au peuple ou ce qui émane du peuple »
En ce début du 3e millénaire, la réunion de ces deux termes, génère des interrogations décisives et profondes par rapport aux missions originelles de l’Education Populaire.
Définir l’Education Populaire, c’est essayer de dissiper l’image opaque et diffuse que beaucoup de personnes et même d’acteurs en ont. Ce qui amène certains comme Pierre DELFAUT à la définir par défaut : « ce n’est pas l’Education Initiale, ce n’est pas la formation qui est donnée de la maternelle à l’université. Ce n’est pas non plus la formation continue c'est-à-dire les compléments qui peuvent être apportés au cours d’une carrière professionnelle ».
L’Education Populaire se définit comme une idée d’une pratique collective qui permet d’assurer la transmission de valeurs d’une génération à une autre.
L’Education Populaire, sous certains angles, rend le citoyen le plus
défavorisé, acteur de la transformation de son environnement.
Pour Luc CARTON, l’Education Populaire permet d’aménager « un espace
civique.
L’Education Populaire s’enracine donc de fait dans les principes de la démocratie participative et de la citoyenneté, car, quelle que soit la manière dont on approche la définition, l’Education Populaire soulève les mêmes références de démocratie et de citoyenneté.
Origine :
Remonter l’origine de l’Education Populaire, c’est interroger d’illustres intellectuels, journalistes, historiens tels : Françoise TETARD, Léo LAGRANGE, mais surtout, CONDORCET et Marc SANGNIER. En visitant leurs œuvres, nous constatons que leurs conceptions de l’histoire de l’éducation populaire s’opposent très souvent. Beaucoup de chercheurs s’accordent cependant à faire de CONDORCET le précurseur de l’Education Populaire à la fin du XVIIIe siècle, avec son plan pour l’Instruction Publique.
Dimension :
Varlin ne déclarait-t-il pas en 1865 : « ce qu’il faut combattre de toutes nos forces, c’est l’ignorance, la routine et les préjugés que nous rencontrons sur la route du progrès. Ce qu’il faut pour les combattre, c’est l’éducation des masses » ?
L’Education Populaire constitue un mouvement composite où cohabitent rationalité éducative et engagements volontaires pour la transformation sociale. Il s’agit de créer des actions multiples, émanant de groupes d’associations, d’institutions ou même de pouvoirs publics dont l’intéraction produit de l’histoire. D’ailleurs Jean LUCIEN ne disait –il pas « l’éducation populaire crée des espaces où le devenir devient possible, où la question devient perspective, où le conflit devient créateur et où la démocratie prend sa source » ?
Cette dimension de l’éducation populaire, à travers les secteurs concernés (culture, sport, loisirs, éducation, environnement, économie, santé..), dépasse les attributions d’une direction et devrait permettre au Ministère chargé de la Jeunesse d’exprimer toute sa transversalité.
Acteurs :
Les acteurs présumés de l’éducation populaire (mouvement associatif, techniciens des ministères, élus locaux) doivent se remettre en cause, bannir les certitudes béates et sortir des sentiers battus.
-Le Mouvement Associatif se doit de faire son autocritique sans complaisance, pour faire renaître : le Volontariat, l’Engagement, le Bénévolat. Que nos associations cessent d’œuvrer pour la satisfaction exclusive de leurs seuls membres. Le tri doit être fait, et au-delà de la reconnaissance par le Ministère de l’Intérieur, que le Ministère de la Jeunesse puisse donner un agrément pour les activités dites strictement d’éducation populaire.
-Les Techniciens du Ministère de la Jeunesse doivent accepter de se remettre en cause, pour s’adapter, innover, négocier. Notre Administration, qui se singularise par ses rapports verticaux, est bloquée. Chaque Ministère se recroqueville sur lui-même pour conduire ses programmes, et réfléchit en termes de résultats et de visibilité. C’est une administration des instructions du genre « m’en parler » « pour exécution » etc. Il s’agira dans cette nouvelle approche de l’éducation populaire, de reconsidérer les rapports d’abord au sein de l’administration mais aussi à l’égard du mouvement associatif. Cette nouvelle approche nous commande de réfléchir sur le profil du Directeur du CDEPS du 3e millénaire, ainsi que la configuration, de l’organigramme des structures décentralisées du Ministère de la Jeunesse.
-Les élus locaux : acteurs de la décentralisation et dépositaires de la politique de jeunesse au niveau local ; les rares fois qu’ils s’occupent des jeunes c’est lors des campagnes électorales et des sessions budgétaires, quand il faut discuter des montants des subventions et de leurs critères d’attribution. Là, où il faut négocier un partenariat dynamique et fécond avec les associations, à partir de stratégies opérationnelles sous tendues par une vision cohérente de politique de jeunesse.
Le leadership local doit faire sa mutation, pour une promotion de l’éducation populaire, en vue d’un développement local harmonieux : parce que intégré. Les architectures des administrations locales doivent être revisitées, et pourquoi pas un adjoint au maire chargé de l’éducation populaire.
L’éducation populaire se doit de proposer à ces acteurs locaux, des modalités de participation, pour que les populations soient des acteurs critiques et des citoyens responsables au cœur des projets de développement.
Finalité :
La finalité de l’éducation populaire est entre autres, la construction de la citoyenneté. Citoyenneté non pas perçue sous l’angle réducteur du civisme et de quelques valeurs connexes, mais son expression à travers : - la culture, les loisirs, le développement local, l’éducation, le cadre de vie…La citoyenneté en ce qu’elle appelle comme processus de construction du Référentiel, que tous les citoyens sénégalais se doivent de partager, qu’ils soient du Fouladou, du Cayor ou du Gandiol, et ce dès leur prime jeunesse. Ce référentiel, dont les prétextes pour sa construction : « Thiaroye 44 » « le Joola » entre autres, se sont dilués dans le temps et absorbés par les brumes de l’oubli.
S’appuyer sur des domaines d’activités très divers : (actions éducatives, culturelles, scientifiques, artistiques, sportives, nouvelles technologies de information, actions sociales, environnement) pour permettre à chacun d’exprimer sa citoyenneté pour transformer la société.
Ceci, devrait nous permettre de ne plus agir sur les symptômes comme « Barça ou Barsax », mais d’identifier les causes les plus profondes pour y apporter des solutions pérennes parce que partagées et acceptées par tous. Mais, n’est ce pas, ce à quoi l’éducation populaire devrait servir?
Car très souvent, nous proposons des solutions économiques à des questions culturelles.
-Qu’est ce que l’Education Populaire ?
-Quelle est son origine ?
-Quelle est sa dimension ?
-Quelle est sa finalité ?
Répondre à ces questions, c’est entre autre, contribuer à cerner la problématique de l’Education Populaire.
D’après le Robert, l’Education est : « la mise en œuvre de moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain et, par extension, ces moyens eux-mêmes ».
Le terme « Populaire » est défini comme « ce qui appartient au peuple ou ce qui émane du peuple »
En ce début du 3e millénaire, la réunion de ces deux termes, génère des interrogations décisives et profondes par rapport aux missions originelles de l’Education Populaire.
Définir l’Education Populaire, c’est essayer de dissiper l’image opaque et diffuse que beaucoup de personnes et même d’acteurs en ont. Ce qui amène certains comme Pierre DELFAUT à la définir par défaut : « ce n’est pas l’Education Initiale, ce n’est pas la formation qui est donnée de la maternelle à l’université. Ce n’est pas non plus la formation continue c'est-à-dire les compléments qui peuvent être apportés au cours d’une carrière professionnelle ».
L’Education Populaire se définit comme une idée d’une pratique collective qui permet d’assurer la transmission de valeurs d’une génération à une autre.
L’Education Populaire, sous certains angles, rend le citoyen le plus
défavorisé, acteur de la transformation de son environnement.
Pour Luc CARTON, l’Education Populaire permet d’aménager « un espace
civique.
L’Education Populaire s’enracine donc de fait dans les principes de la démocratie participative et de la citoyenneté, car, quelle que soit la manière dont on approche la définition, l’Education Populaire soulève les mêmes références de démocratie et de citoyenneté.
Origine :
Remonter l’origine de l’Education Populaire, c’est interroger d’illustres intellectuels, journalistes, historiens tels : Françoise TETARD, Léo LAGRANGE, mais surtout, CONDORCET et Marc SANGNIER. En visitant leurs œuvres, nous constatons que leurs conceptions de l’histoire de l’éducation populaire s’opposent très souvent. Beaucoup de chercheurs s’accordent cependant à faire de CONDORCET le précurseur de l’Education Populaire à la fin du XVIIIe siècle, avec son plan pour l’Instruction Publique.
Dimension :
Varlin ne déclarait-t-il pas en 1865 : « ce qu’il faut combattre de toutes nos forces, c’est l’ignorance, la routine et les préjugés que nous rencontrons sur la route du progrès. Ce qu’il faut pour les combattre, c’est l’éducation des masses » ?
L’Education Populaire constitue un mouvement composite où cohabitent rationalité éducative et engagements volontaires pour la transformation sociale. Il s’agit de créer des actions multiples, émanant de groupes d’associations, d’institutions ou même de pouvoirs publics dont l’intéraction produit de l’histoire. D’ailleurs Jean LUCIEN ne disait –il pas « l’éducation populaire crée des espaces où le devenir devient possible, où la question devient perspective, où le conflit devient créateur et où la démocratie prend sa source » ?
Cette dimension de l’éducation populaire, à travers les secteurs concernés (culture, sport, loisirs, éducation, environnement, économie, santé..), dépasse les attributions d’une direction et devrait permettre au Ministère chargé de la Jeunesse d’exprimer toute sa transversalité.
Acteurs :
Les acteurs présumés de l’éducation populaire (mouvement associatif, techniciens des ministères, élus locaux) doivent se remettre en cause, bannir les certitudes béates et sortir des sentiers battus.
-Le Mouvement Associatif se doit de faire son autocritique sans complaisance, pour faire renaître : le Volontariat, l’Engagement, le Bénévolat. Que nos associations cessent d’œuvrer pour la satisfaction exclusive de leurs seuls membres. Le tri doit être fait, et au-delà de la reconnaissance par le Ministère de l’Intérieur, que le Ministère de la Jeunesse puisse donner un agrément pour les activités dites strictement d’éducation populaire.
-Les Techniciens du Ministère de la Jeunesse doivent accepter de se remettre en cause, pour s’adapter, innover, négocier. Notre Administration, qui se singularise par ses rapports verticaux, est bloquée. Chaque Ministère se recroqueville sur lui-même pour conduire ses programmes, et réfléchit en termes de résultats et de visibilité. C’est une administration des instructions du genre « m’en parler » « pour exécution » etc. Il s’agira dans cette nouvelle approche de l’éducation populaire, de reconsidérer les rapports d’abord au sein de l’administration mais aussi à l’égard du mouvement associatif. Cette nouvelle approche nous commande de réfléchir sur le profil du Directeur du CDEPS du 3e millénaire, ainsi que la configuration, de l’organigramme des structures décentralisées du Ministère de la Jeunesse.
-Les élus locaux : acteurs de la décentralisation et dépositaires de la politique de jeunesse au niveau local ; les rares fois qu’ils s’occupent des jeunes c’est lors des campagnes électorales et des sessions budgétaires, quand il faut discuter des montants des subventions et de leurs critères d’attribution. Là, où il faut négocier un partenariat dynamique et fécond avec les associations, à partir de stratégies opérationnelles sous tendues par une vision cohérente de politique de jeunesse.
Le leadership local doit faire sa mutation, pour une promotion de l’éducation populaire, en vue d’un développement local harmonieux : parce que intégré. Les architectures des administrations locales doivent être revisitées, et pourquoi pas un adjoint au maire chargé de l’éducation populaire.
L’éducation populaire se doit de proposer à ces acteurs locaux, des modalités de participation, pour que les populations soient des acteurs critiques et des citoyens responsables au cœur des projets de développement.
Finalité :
La finalité de l’éducation populaire est entre autres, la construction de la citoyenneté. Citoyenneté non pas perçue sous l’angle réducteur du civisme et de quelques valeurs connexes, mais son expression à travers : - la culture, les loisirs, le développement local, l’éducation, le cadre de vie…La citoyenneté en ce qu’elle appelle comme processus de construction du Référentiel, que tous les citoyens sénégalais se doivent de partager, qu’ils soient du Fouladou, du Cayor ou du Gandiol, et ce dès leur prime jeunesse. Ce référentiel, dont les prétextes pour sa construction : « Thiaroye 44 » « le Joola » entre autres, se sont dilués dans le temps et absorbés par les brumes de l’oubli.
S’appuyer sur des domaines d’activités très divers : (actions éducatives, culturelles, scientifiques, artistiques, sportives, nouvelles technologies de information, actions sociales, environnement) pour permettre à chacun d’exprimer sa citoyenneté pour transformer la société.
Ceci, devrait nous permettre de ne plus agir sur les symptômes comme « Barça ou Barsax », mais d’identifier les causes les plus profondes pour y apporter des solutions pérennes parce que partagées et acceptées par tous. Mais, n’est ce pas, ce à quoi l’éducation populaire devrait servir?
Car très souvent, nous proposons des solutions économiques à des questions culturelles.