L’agriculture africaine repose sur les femmes



L’économie de la plupart des pays africains repose sur les femmes auxquelles ont refuse le droit de posséder des terres. Elles représentent 90% de la main d’œuvre agricole, et « travaillent toute la journée dans des champs sur lesquels elle n’ont aucun contrôle. Elles permettent à de nombreuses régions de se nourrir, mais leur labeur n’est pas reconnu, il est particulièrement mal payé », rapporte Mwanahamisi Salimu porte parole de l’association humanitaire britannique Oxfam-Tanzanie. Au Kenya, par exemple, 3% des femmes sont propriétaires de leurs terres, elles ne sont que 1% en Tanzanie. « Cela veut dire que le reste de la population féminine courbe le dos et n’a pas son mot à dire sur l’organisation du travail dans une ferme », explique Salimu.

Même au Zimbabwe où 20% d’entre elles sont propriétaires, la situation n’est pas idéale car les femmes n’ont pas de capital et ne peuvent donc pas faire fructifier leurs terres, explique Elizabeth Mpofu, présidente du Zimbabwe Small organic Farmers’ Forum (Soff). Dans les pays où les femmes ont plus de facilité à accéder à la propriété enfin, les traditions leur interdisent d’en profiter vraiment. Des lois coutumières sexistes s’appliquent et les empêchent de devenir propriétaire en les marginalisant.

Au Kenya pourtant, il ya quelques années, une loi a autorisé les femmes à devenir propriétaire au titre de chef de famille. Malheureusement quand un couple marié se sépare aucun texte n’indique qui gardera les terres. Les titres de propriété étant établis au nom de l’homme, les biens lui sont en général attribués. En outre, une femme sans enfant n’a aucun droit à la propriété.

« Améliorer l’accès aux terres agricoles et en assurer le contrôle est crucial pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté en Afrique », soutient le site d’informations spécialisé du Malawi, New Agriculturist, qui confirme que les Africaines qui travaillent la terre avec des outils très rudimentaires, souvent une simple houe, produisent 80% de la nourriture du continent, mais ne possèdent que 1% des terres. « Bien que des lois facilitant l’accès à la propriété pour les femmes ont été votées dans différents pays, celles-ci sont toujours victimes de discriminations surtout quand elles sont veuves ou divorcées », précise-t-il encore.

Le site américain d’informations sur l’agriculture basé à Washington, agra-net, souligne toutefois que dans de nombreux pays, de plus en plus de femmes n’acceptent plus les pratiques traditionnelles, elles se regroupent en associations ou organisations afin d’obtenir de manière collective, des terres à l’achat ou encore à la location.

Anne Collet
http://blog.slateafrique.com

Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
GENRE


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 12
Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance