A l’occasion d’une conférence organisée, vendredi dernier, par le Centre de recherche en Afrique de l’Ouest (Warc) sur le thème « La femme sénégalaise en politique : continuité et ruptures », il a été noté un grand fossé entre l’engagement politique des femmes et leur élection ou nomination au niveau des postes de décision.
Très tôt, la femme sénégalaise s’est engagée en politique. Mais hier comme aujourd’hui, il y a une insuffisance de femmes élues dans les sphères de décision. Ce paradoxe a été unanimement noté, vendredi dernier, au cours d’une conférence organisée par le Centre de recherche en Afrique de l’Ouest (Warc) sur le thème « La femme sénégalaise en politique : continuité et ruptures ».
Modérée par Rokhaya Fall et Aminata Diaw Cissé respectivement des départements d’Histoire et de Philosophie, la conférence a connu un succès éclatant. A juste titre. Trois des plus illustres femmes de la scène politique sénégalaise l’ont animée : Marie Pierre Sarr Traoré du Parti démocratique sénégalais (Pds), Hélène Tine de l’Alliance des forces de progrès (Afp) et Hawa Dia Thiam de « Yoonou Askanwi », une dissidence de Aj/Pads. Il faut dire que la rencontre a été une occasion pour ces dernières de faire un regard introspectif et prospectif du rôle et de la place de la femme sur l’échiquier politique et au sein des instances des différents partis politiques. C’est ainsi que dans sa communication, la libérale Marie Pierre Sarr Traoré a fait remarquer que le paradoxe entre l’engagement des femmes et l’insuffisance des postes qui leur sont dévolues est tributaire de l’histoire de la société sénégalaise.
« Il y a une division de l’action et du champ politique qui érige l’homme en bénéficiaire absolu du système et parallèlement maintient la femme dans un rôle de médiation et de subordination », a indiqué Mme Traoré qui souligne aussi que de dynamiques ruptures sont en train de s’opérer. Notamment depuis l’accession de Abdoulaye Wade à la magistrature suprême. Elle en veut pour preuve les 40 % des sénateurs nommés par le président, la Constitution de 2001 qui mentionne dès le préambule l’accès égal de tous les citoyens à tous les pouvoirs et à tous les niveaux sans discrimination, la loi sur la parité entre autres.
Opérer des ruptures
« Mais ce serait bien comme c’est le cas en France qu’on confie aux femmes des postes ministériels de souveraineté (Défense, Justice, Economie) », a souhaité l’ancienne ministre libérale. Sur ce dernier point, elle a la même vision que la porte-parole de l’Alliance des forces de progrès. Seulement pour Hélène Tine, l’accès des femmes aux postes de décision est un processus qui va encore prendre du temps. Surtout que, soutient-elle, on assiste aujourd’hui à une instrumentalisation du combat des femmes par les partis politiques.
« L’instrumentalisation du combat des femmes est une contrainte majeure qui ne nous permet pas d’avancer. Souvent, les décisions prises dans un contexte particulier l’ont été dans le seul but de capter l’électorat féminin », s’est désolé la progressiste qui dénonce également « la ghettoïsation » des femmes à travers leur mouvement.
Ce clientélisme politique, dira Hawa Dia Thiam, ne date pas d’aujourd’hui. « Les femmes ont toujours été utilisées malgré leur présence constante et continue en politique depuis la période coloniale », a déclaré l’ancienne ministre de Aj/Pads qui a rappelé, à ce titre, Oumou Samb, Léna Fall Diagne, Caroline Faye, entre autres femmes qui ont joué un grand rôle dans l’histoire politique du Sénégal.
« Pour que le leadership féminin puisse véritablement s’affirmer, il faut, inévitablement, que de grandes ruptures s’opèrent », a estimé Mme Thiam, qui note de grandes avancées avec le pouvoir actuel mais pense qu’il faut que les partis continuent de défendre la présence des femmes au niveau des centres de décision.
Le Soleil
Très tôt, la femme sénégalaise s’est engagée en politique. Mais hier comme aujourd’hui, il y a une insuffisance de femmes élues dans les sphères de décision. Ce paradoxe a été unanimement noté, vendredi dernier, au cours d’une conférence organisée par le Centre de recherche en Afrique de l’Ouest (Warc) sur le thème « La femme sénégalaise en politique : continuité et ruptures ».
Modérée par Rokhaya Fall et Aminata Diaw Cissé respectivement des départements d’Histoire et de Philosophie, la conférence a connu un succès éclatant. A juste titre. Trois des plus illustres femmes de la scène politique sénégalaise l’ont animée : Marie Pierre Sarr Traoré du Parti démocratique sénégalais (Pds), Hélène Tine de l’Alliance des forces de progrès (Afp) et Hawa Dia Thiam de « Yoonou Askanwi », une dissidence de Aj/Pads. Il faut dire que la rencontre a été une occasion pour ces dernières de faire un regard introspectif et prospectif du rôle et de la place de la femme sur l’échiquier politique et au sein des instances des différents partis politiques. C’est ainsi que dans sa communication, la libérale Marie Pierre Sarr Traoré a fait remarquer que le paradoxe entre l’engagement des femmes et l’insuffisance des postes qui leur sont dévolues est tributaire de l’histoire de la société sénégalaise.
« Il y a une division de l’action et du champ politique qui érige l’homme en bénéficiaire absolu du système et parallèlement maintient la femme dans un rôle de médiation et de subordination », a indiqué Mme Traoré qui souligne aussi que de dynamiques ruptures sont en train de s’opérer. Notamment depuis l’accession de Abdoulaye Wade à la magistrature suprême. Elle en veut pour preuve les 40 % des sénateurs nommés par le président, la Constitution de 2001 qui mentionne dès le préambule l’accès égal de tous les citoyens à tous les pouvoirs et à tous les niveaux sans discrimination, la loi sur la parité entre autres.
Opérer des ruptures
« Mais ce serait bien comme c’est le cas en France qu’on confie aux femmes des postes ministériels de souveraineté (Défense, Justice, Economie) », a souhaité l’ancienne ministre libérale. Sur ce dernier point, elle a la même vision que la porte-parole de l’Alliance des forces de progrès. Seulement pour Hélène Tine, l’accès des femmes aux postes de décision est un processus qui va encore prendre du temps. Surtout que, soutient-elle, on assiste aujourd’hui à une instrumentalisation du combat des femmes par les partis politiques.
« L’instrumentalisation du combat des femmes est une contrainte majeure qui ne nous permet pas d’avancer. Souvent, les décisions prises dans un contexte particulier l’ont été dans le seul but de capter l’électorat féminin », s’est désolé la progressiste qui dénonce également « la ghettoïsation » des femmes à travers leur mouvement.
Ce clientélisme politique, dira Hawa Dia Thiam, ne date pas d’aujourd’hui. « Les femmes ont toujours été utilisées malgré leur présence constante et continue en politique depuis la période coloniale », a déclaré l’ancienne ministre de Aj/Pads qui a rappelé, à ce titre, Oumou Samb, Léna Fall Diagne, Caroline Faye, entre autres femmes qui ont joué un grand rôle dans l’histoire politique du Sénégal.
« Pour que le leadership féminin puisse véritablement s’affirmer, il faut, inévitablement, que de grandes ruptures s’opèrent », a estimé Mme Thiam, qui note de grandes avancées avec le pouvoir actuel mais pense qu’il faut que les partis continuent de défendre la présence des femmes au niveau des centres de décision.
Le Soleil