Promotion des biocarburants : Des Ong invitent l’Etat à la prudence



Les Organisations non gouvernementales (Ong) Wetlands International et ActionAid, auteurs d’une étude sur les avantages et risques des biocarburants en Afrique invitent l’Etat du Sénégal à être prudent dans sa politique de promotion de cette variété. Il s’agit pour les pouvoirs publics de combiner les objectifs d’atteinte de la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et la récupération des terres dégradables dans le cadre de la mise en œuvre du programme national ‘Jatropha’.

Face au diktat des pétroliers, le Sénégal, à l’image de beaucoup de pays non producteurs de l’or noir, s’est rabattu sur le biocarburant pour se prémunir de cette boulimie des membres de l’Opep. Une alternative dont ils ne maîtrisent malheureusement pas forcément les contours. Et ce, au risque de compromettre la sécurité alimentaire des populations. D’où l’invite faite à l’Etat par les Organisations non gouvernementales (Ong) Wetlands International et ActionAid, de combiner les objectifs d’atteinte de la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et la récupération des terres dégradables dans le cadre de la mise en œuvre du programme national ‘Jatropha’. En d’autres termes, d’être prudent dans sa politique de promotion des biocarburants.

Cette idée ressort de l’étude de terrain menée sur les risques et avantages de cette culture dans trois zones agro écologiques du pays que sont la vallée du fleuve Sénégal, c’est-à-dire, la région de Saint-Louis, le bassin arachidier qui regroupe les régions de Kaolack et Fatick et la zone Sud et Sud-est qui concentre les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda. A l’occasion de la restitution de cette enquête hier, le représentant résidant de Actionaid au Sénégal, Moussa Faye a salué l’érection d’un ministère en charge des Biocarburants, des Energies renouvelables et de la recherche scientifique qui est ainsi perçue comme une réelle volonté politique de promouvoir cette forme d’énergie. Aussi, a-t-il rappelé que le Sénégal qui souhaite produire vite et en quantité suffisante pour combler les besoins de sa population en énergie s’est lancé dans une grande initiative de production agro carburant à partir essentiellement du Jatropha et de la canne à sucre. Et sous ce rapport, il en appelle à la responsabilité des pouvoirs publics pour analyser ‘sérieusement’ toutes les conséquences économiques, écologiques et sociales de telles décisions.Aussi, avertit-il, toutes les structures en charge de ces programmes d’agro carburants et les entreprises sont appelées à prendre leurs responsabilités.Pour qu’avant le démarrage de leurs projets, elles puissent informer suffisamment les communautés locales et obtenir leur consentement.

De plus, les projets menés doivent contribuer au meilleur approvisionnement énergétique des zones rurales et non de satisfaire la demande croissante des pays développés.Sur le plan juridique et institutionnel, l’étude déplore l’absence de cadre réglementant formellement la production, la transformation et la commercialisation des biocarburants, malgré la création du ministère en charge de ce volet.Aussi, le coût de production de l’éthanol est jugé assez élevé par l’étude. Ce qui l’amène à suggérer une subvention du ministère de l’Economie et des finances pour en assurer la compétitivité.Les problèmes liés au taux de mélange ainsi qu’au stockage et à la distribution, relatifs à la normalisation des produits de biocarburant se posent encore.

Wal Fadjri

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Agriculture


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