Relance du secteur agricole : Les acteurs misent sur la fertilisation des sols



Il est plus qu’urgent d’accroître de façon durable la production agricole par la restauration, l’amélioration et le maintien de la fertilité des sols. Ce choix permettra, notent les experts du milieu, d’assurer la sécurité alimentaire, de sauvegarder l’environnement mais également de créer les bases solides de la croissance du secteur agricole.

La baisse de la fertilité des sols préoccupe au plus haut point les acteurs du secteur agricole en Afrique de l’Ouest. D’autant que cette dégradation des sols entraîne des chutes de rendements et profits des agriculteurs. Ce qui constitue une contrainte majeure aux efforts de relance d’un secteur déjà mal en point. Fort de ce constat, le Programme régional d’investissement agricole (Pria) pour la mise en œuvre de la politique agricole de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a érigé la question au rang de ses priorités.

A l’ouverture de l’atelier de lancement du Pria, qui s’est déroulé hier à Dakar, le directeur exécutif du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), maître d’œuvre de l’initiative, Paco Sereme, a reconnu qu’il est plus qu’urgent d’accroître de façon durable la production agricole par la restauration, l’amélioration et le maintien de la fertilité des sols. Ce qui permettra, soutient-il, d’assurer la sécurité alimentaire. Ce choix aidera également à réduire la pauvreté, à sauvegarder l’environnement et à créer les bases solides de la croissance du secteur agricole. D’où la mise sur pied du sous-programme : ‘Développement durable des exploitations agricoles’. Une initiative qui renferme la Gestion intégrée de la fertilité des sols.

Cette rencontre de lancement du Pria est axée spécifiquement sur la formulation de la composante développement durable des exploitations agricoles qui consiste à la gestion intégrée de la fertilité des sols et au renforcement des services régionaux d’appui aux producteurs. Mais, indique-t-on, la Conférence des chefs d’Etat des pays membres de la Cedeao a adopté la politique agricole commune depuis le mois de janvier 2005. Et c’est dans le cadre de l’opérationnalisation de cette politique que le Pria a été formulé avec un sous-programme consacré au développement durable des exploitations agricoles pour un coût préliminaire de 30 millions de dollars étalés sur cinq années.

Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, le Coraf, en tant que bras technique de la Cedeao pour la recherche et le développement agricoles, a été responsabilisé conjointement avec le Centre international pour la fertilité des sols, comme chefs de file pour la formulation de ce sous-programme, considéré comme l’un des six axes d’intervention prioritaires de la politique agricole commune. La première étape de formulation consiste ainsi à évaluer et à tirer les leçons utiles des expériences passées, en vue d’élaborer une approche régionale pour la restauration, l’amélioration et le maintien de la fertilité des sols, ajoute le directeur exécutif du Coraf. La deuxième étape sera consacrée à l’élaboration d’un programme d’investissement ‘techniquement adapté, institutionnellement réaliste et bénéfique du point de vue environnemental’. Aussi, devra-t-elle être viable tant sur les plans économique et financier.

NEFFICACITE DES ENGRAIS, COUT ELEVE DES ENTRANTS… : Ces facteurs qui plombent l’agriculture africaine

Il est clairement établi que la qualité extrêmement médiocre des ressources naturelles a été bien souvent un aspect négligé dans les analyses des retards de l’agriculture africaine. Pourtant, croient savoir les experts du milieu, la ressource de base disponible pour l’agriculture est tellement pauvre que les productions sont insuffisantes par rapport à la population. Et comme ils aiment à le répéter, le continent africain se trouve dans une situation de surpopulation avec une densité démographique absolue très faible. Ce qui a l’heur d’entraîner quatre conséquences négatives importantes pour l’intensification agricole, basée sur l’utilisation des intrants externes.

Il s’agit d’abord de la limite de l’efficacité des engrais utilisés sur place. Ce qui se traduit par une faiblesse du taux de récupération des éléments nutritifs par les plantes, dû aux énormes pertes causées par des sols déjà appauvris et dégradés ainsi qu’au climat défavorable. Les coûts des engrais et des autres intrants externes sont élevés, de même que ceux de la commercialisation des produits agricoles en raison de la faible densité des routes ainsi que des systèmes de transport peu développés. Le marché local des produits agricoles est d’une importance relativement limitée ; son taux de croissance est plus faible qu’ailleurs et les coûts de création d’emplois hors du secteur agricole sont élevés. A partir de ces constats, la gestion des terres en Afrique se révèle comme un processus complexe qui présente de multiples facettes.

Wal Fadjri

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Agriculture


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