TOUBACOUTA ET NIORO ALASSANE TALL : Les petits périmètres maraîchers font florès



La pratique du maraîchage constitue une des alternatives dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Les populations de 12 villages des Communautés rurales de Toubacouta et Nioro Alassane Tall, dans la région de Kaolack l’ont bien compris. Dans ces villages enclavés, les petits périmètres maraîchers font florès. Reportage.

Vendredi dernier. Départ de Kaolack aux environs de 8h. A bord du véhicule 4x4 qui nous conduit se trouve Monseigneur Benjamin Ndiaye. L’évêque de Kaolack s’était résolu à faire le terrain pour visiter les petits périmètres maraîchers initiés par les populations. Ils font florès dans 12 villages de Toubacouta et de Nioro Alassane Tall avec l’encadrement de certains structures ou organismes comme Caritas-Kaolack. A quelques encablures de Sokone, le véhicule bifurque à gauche pour emprunter une piste sablonneuse qui traverse une forêt d’anacardiers. Après quelques dizaines de minutes, le village de Santhiou Béra (Communauté rurale de Toubacouta) se dresse devant nous avec pas plus de 15 habitations ou cohabitent plusieurs ethnies dans la paix et la concorde : Diolas, Toucouleurs, Sérères et Oulofs. Dans cette contrée ou l’anacardier est l’arbre la plus visible, se trouve de petits périmètres maraîchers initiés par les populations. A Santhiou Béra, les femmes comme les hommes s’investissent dans ce créneau porteur. Chaque homme ou chaque femme entretien une ou des parcelles d’oignon, de tomates, de bissap...dans un périmètre de 2 ha ou il y a des puits et des bassins. Dans ce périmètre non encore clôturé par un grillage, les cultures se portent bien. Très fière d’accueillir Monseigneur Benjamin Ndiaye, la présidente du groupement, Mme Lucie Diatta, confie que leurs conditions de vie s’améliorent petit à petit car cette activité leur permet de régler beaucoup de besoins familiaux. Son ambition, c’est de se battre pour avoir un château d’eau qui va permettre d’étendre leurs parcelles sur 4 ou 5 ha afin de mieux lutter contre la pauvreté dans la zone. Aussi, Mme Diatta souhaite avoir un moulin à mil qui va permettre d’atténuer les souffrances des femmes.

Soutenus dans leurs initiatives par la Caritas et l’Ancar, elle a exprimé toute sa satisfaction. Le soleil darde ses rayons, cap vers Simong Diène, un village perdu dans la brousse. Non loin des habitations se trouve le périmètre maraîcher. Là aussi, chaque homme ou chaque femme gère ses parcelles. Dans ce périmètre, l’eau coule en abondance car un forage doté d’un château d’eau y a été installé. Ce qui a retenu notre attention est le fait que le forage est un peu incliné à cause de problèmes techniques, selon les responsables.

A quelques encablures, se dresse le village de Pakala Santhie. Cette zone a la chance d’être traversée par une vallée dans laquelle les femmes pratiquent le maraîchage. Dans une très bonne partie de cette vallée, les petits périmètres maraîchers d’oignon, de tomate, de bissap, d’aubergine font florès. Là-bas, les femmes tirent l’eau à partir des « séanes » (puits de fortune) dont la profondeur ne dépasse pas deux mètres. Dans ce site, les dizaines de femmes se pointent à 8h pour y passer toute la journée dans les périmètres.

La dame Fatou Faye nous confie que la tâche n’est pas du tout facile pour elles. « Mais, notre espoir réside dans la pratique de cette activité qui nous permet de lutter contre la pauvreté », a-t-elle dit. Et une autre femme révèle que grâce au maraîchage, elle règle les problèmes de sa famille et même elle remet le reste de l’argent à son mari. Aussi, cette dame a acheté des ânes qui lui rapportent. Sa sœur Fatou Marone a commencé à pratiquer cette activité cette année. Et elle évoque le problème d’eau.

« L’eau n’est pas suffisante. Nous arrosons une partie des parcelles le matin et l’autre partie dans l’après-midi. Cela permet aux « séanes » de se remplir », a-t-elle dit. Au cours de ses discussions avec les populations, Mgr Benjamin Ndiaye a salue le travail qui est en train de se faire sur le terrain aussi bien par ces dernières que par Caritas-Kaolack. Et force est de reconnaître qu’avec ces petits périmètres maraîchers, qui commencent à se multiplier dans ces zones très fertiles, les populations engagent ainsi la bataille contre la pauvreté.

Oumar Ngatty Bâ
Le Soleil

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