REUNION DU COMITE NATIONAL DE PILOTAGE HOTEL N’GOR DIARAMA Dakar, le 04/03/2010 ALLOCUTION DU COORDONNATEUR NATIONAL DU PAPIL



Monsieur le Président du Comité National de Pilotage, représentant, Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétention et des Lacs Artificiels, assurant la tutelle du PAPIL ;
Monsieur le Représentant du Représentant Résident du Bureau régional du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) ;
Messieurs les Gouverneurs des Régions de Fatick, de Kolda et de Tambacounda ;
Messieurs les Présidents des Conseils Régionaux de Fatick, de Kolda et de Tambacounda ;
Monsieur le Président de l’Association Nationale des Conseillers Ruraux (ANCR) ;
Monsieur le Président du Cadre National de Concertation des Ruraux (CNCR) ;
Messieurs les Directeurs Généraux de l’Agence Nationale du Conseil Rural (ANCAR), du Centre du Suivi Ecologique (CSE), de l’Institut Sénégalais de Recherche Agronomique (ISRA), de la SODEFITEX/BAMTAAARE ;
Messieurs les Directeurs de la DBRLA, de la DCEF, de la DDI, de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Environnement, des Eaux et Forêts ;
Messieurs les Représentants des ONG ;
Mesdames et Messieurs ;
Chers Invités ;

Je voudrais vous remercier pour votre présence à cette importante rencontre et vous souhaiter la bienvenue à la 6e session du Comité national de Pilotage du Projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale plus connue sous la dénomination PAPIL.

La présente session du Comité National de Pilotage est donc une heureuse occasion pour faire le point des activités menées avec vous depuis bientôt quatre années. Elle permettra d’une part de consolider les acquis jugés satisfaisants, obtenus grâce aux efforts de chacun d’entre vous, d’autre part d’entretenir et de vivifier cette flamme d’espoir et d’expérience que le PAPIL a fait naitre dans bien des foyers; et enfin de réfléchir sur les perspectives de ce projet, qui par son dynamisme et sa pertinence s’est déjà positionné comme une force majeure de développement.

A cours de vos travaux vous aurez à examiner divers dossiers dont notamment : le rapport d’activités 2009, le programme d’activités et le projet de budget 2010, les conclusions du rapport d’audit des comptes de l’exercice 2008 et les projets soumis au financement du FDL.

Mesdames, Messieurs,

Avant d’en arriver à l’examen de ces différents dossiers, permettez-moi de vous décrire très brièvement le contexte dans lequel se sont déroulées les activités de l’exercice 2009, ce qui vous permettra très certainement d’apprécier à leur juste valeur les résultats obtenus. Ce contexte, caractérisé par à une crise financière et alimentaire persistante est particulièrement difficile pour les économies notamment africaines. Notre pays dont plus de la moitié de ses populations vit en milieu rural et en dessous du seuil de pauvreté subit les dures réalités des conditions actuelles malgré l’importance des moyens mobilisés par les hautes autorités de notre pays pour mettre nos concitoyens à l’abri de la famine et des maux de tous genres. A ceux ci se sont ajoutés, les effets néfastes des changements climatiques que les maigres ressources de nos économies nationales ne peuvent endiguer. Les inondations consécutives aux pluies diluviennes, l’avancée à grands du désert, l’érosion côtière et la disparition de nos écosystèmes constituent une illustration éloquente de ces changements climatiques.

Le sommet de Copenhague que d’aucuns caractérisaient de sommet de tous les espoirs fut un échec et une grande déception pour les pays qui subissent impuissant les méfaits du surdéveloppement des superpuissances avec leurs industries polluantes et nuisibles à la santé de l’humanité toute entière. A ce sommet, les intérêts et égoïsmes personnels ont pris le dessus sur l’intérêt mondial. Tant pis pour les plus faibles.

Face à ces fléaux, notre survie dépendra désormais de notre capacité à compter d’abord sur nos propres forces et à concevoir des politiques et stratégies tenant compte de nos réalités spécifiques.

Pour endiguer la crise alimentaire, le Président de la République nous a tracé la voie en invitant les sénégalais à consommer désormais le riz local en lieu et place du riz importé. Ce noble objectif s’est traduit dans plusieurs programmes, intitulés programmes du Chef de l’Etat. Il s’agit notamment de la GOANA, du Plan REVA, du programme autosuffisance riz, des Bassins de Rétention, du PAPIL. Ces programmes méritent le soutien de tous nos compatriotes.

Face à l’avancée du désert, il préconise la Grande Muraille Verte qui bénéficie actuellement du soutien de la communauté internationale en raison de sa pertinence et de ses effets positifs sur les changements climatiques.

Nous devons traduire en réalités concrètes cette vision, véritable défi national lancé à notre génération.

Trois ans après le démarrage de ses activités, une revue à mi parcours du PAPIL a été effectuée du 06 janvier au 04 février 2009 par un cabinet international indépendant, suivie d’une mission de supervision de la BAD effectuée du 11 juin au 02 juillet 2009, ont permis de noter, malgré les retards enregistrés dans l’exécution, des résultats satisfaisants et une forte mobilisation des populations autour des pôles de développement créés par les infrastructures réalisées par le PAPIL. L’état d’exécution par composante, décliné selon les indicateurs figurant dans le rapport d’évaluation est satisfaisant. On peut relever globalement un taux d’exécution physique des composantes A (hectares aménagés, terres récupérées, mares et pistes) et de certaines activités d’accompagnement de la composante B (microprojets du FDL) encore assez en deçà des objectifs finaux visés. Le taux d’exécution global de la composante A peut être estimé à 30% et celui de la composante B à environ 40%, et au global un taux d’exécution pour le projet estimé à environ 35%. Au niveau financier, le taux de décaissement du Projet s’établit à 40% au 1er février 2010, et devrait passer à environ 60% après le traitement de demandes de renouvellement du fond de roulement, du fond de développement local et de certaines demandes de paiement direct en cours d’instruction.

Malgré ces retards dans l’exécution, le PAPIL a accumulé une riche expérience en matière de construction et de mise en valeur d’ouvrages simples et peu onéreux, dans quatre régions du pays (Fatick, Kolda, Tambacounda et Kédougou). Avec son réseau de partenaires, d’entreprises et de bureaux d’études locaux, le PAPIL a contribué significativement au développement d’une expertise et d’un savoir-faire en termes de conception, de construction et de suivi d’ouvrages simples et peu coûteux permettant la mobilisation de l’eau de ruissellement et la lutte anti-sel. Les partenaires techniques essentiels du projet sont constitués des Directions régionales du développement rural, de l’Agence nationale de conseil agricole et rural, de la Direction des eaux, forêts et chasses, de la Direction de l’élevage, des Régions médicales, de la Direction de l’environnement et des établissements classés, du Centre de suivi écologique (CSE), de l’Institut sénégalais de recherche agronomique (ISRA), de la société de développement SODEFITEX/BAAMTARE. Une expertise appréciable existe désormais tant au niveau national que local, et le PAPIL a engagé une réflexion sur l’élaboration d’une stratégie nationale de collecte et de valorisation des eaux de ruissellement. Grâce à son approche participative et consensuelle, et à sa gestion axée sur les résultats, le PAPIL a enregistré autour des ouvrages, une adhésion très forte des populations rurales et des communautés rurales. Ces bénéficiaires ont démontré leurs capacités de s’organiser et de gérer les usages de la ressource eau créée, dans un esprit d’équité, de gouvernance locale (élaboration/adoption de conventions locales) et de respect de l’environnement, garantissant ainsi la pérennisation des investissements consentis.

Premiers impacts : Grâce au PAPIL, de petits ouvrages de maîtrise d’eau à faibles coûts avec de grands effets économiques et sociaux ont été mis en place et permettent, sur certains sites, trois campagnes de contre saison dans l’année. Grâce à une approche participative et consensuelle impliquant les acteurs à la base encadrés, formés pour une prise en charge effective de leurs activités économiques, à l’approche vallée, adossée aux conventions locales et aux organisations faitières, pour une gestion collective et apaisée de l’espace agro-sylvo-pastorale, et à un partenariat riche et innovant, le PAPIL a permis dans sa zone d’intervention et à des degrés divers : (i) l’accroissement de la sécurité alimentaire, la diversification des cultures et l’amélioration de la qualité de vie; (ii) l’émergence de pôles de développement autour des sites aménagés, marqués par l’émergence d’activités économiques nouvelles; et (iii) une gestion durable des ressources naturelles et une gestion concertée de l’espace agro sylvo pastoral. Le développement de la petite irrigation à l’échelon local apparaît être une réponse adaptée à la lutte contre la pauvreté et une manière de contribuer à l’atteinte des objectifs de développement du millénaire. La mise en œuvre des activités du fonds de développement local contribue aussi avec efficience, à la satisfaction de besoins essentiels des populations, en matière d’accès aux services sociaux de base et d’allègement des tâches souvent dévolues aux femmes.

Premiers résultats : En termes de résultats, grâce aux importants volumes d’eau stockés au niveau des sites d’intervention, le PAPIL a contribué à : (i) une augmentation notable du potentiel de terres cultivables (241 ha en 2003 contre 2 614 ha en 2009), (ii) un accroissement des rendements rizicoles (moins d’1 t/ha en 2003 contre 3 à 6 t /ha en 2009) , (iii) le développement de production rizicole, horticole et maraîchère de contre saison (3 campagnes par an sur certains sites), (iv) une autosuffisance en riz pour 6 à 8 mois des populations des villages polarisés par les sites aménagés et valorisés, (v) une augmentation de plus de 50% des revenus de plus de 6 000 exploitants, (vi) la recharge des nappes avec remontée d’eau douce (puits, forages, puits maraîchers), (vii) l’engouement des populations, la naissance d’une dynamique locale de développement et d’une gouvernance locale régissant les rapports entre les différents acteurs, (viii) la mise en œuvre de plus de 207 microprojets (adduction d’eau potable et assainissement : puits, forages équipés ; éducation : construction de salles de classe équipées ; santé : cases et postes de santé équipés ; équipements post récoltes : moulins, décortiqueuses, batteuses, magasins de stockage, etc.) ; et enfin (viii) pour la lutte anti sel, la récupération de plus 2100 ha de terres salinisées, la protection et la sécurisation de plus de 9800 ha de terres menacées de salinisation. Au titre de la campagne agricole 2009, les productions pour les 4 régions s’établissent comme suit : riz : 2811,5 tonnes avec un rendement moyen de 3 tonnes voir plus dans certaines régions ; productions maraichères : 566 tonnes ; productions de mais : 109 tonnes.

Ces résultats ont permis de suscité un intérêt particulier au prés de plusieurs partenaires au développement qui envisagent de soutenir les activités du PAPIL. Ainsi, des conventions de partenariat sont déjà signés avec USAID/WULA NAFA, avec PAM/JAPON en vue d’une exploitation et d’une valorisation conjointe des sites aménagés par le PAPIL au bénéfice des collectivités locales et des OCB. Plusieurs partenaires sont déjà favorables à engager une réflexion avec le PAPIL pour étudier les conditions de la mise en œuvre d’un programme national de mobilisation et de valorisation des eaux de ruissellement en milieu rural. Des négociations sont également en cours avec l’Ambassade d’Israel pour doter tous nos sites aménagés d’un dispositif d’irrigation goutte à goutte conçu dans le cadre du projet TIPA par ISRAEL pour l’Afrique.

S’agissant du Fonds de Développement Local, autogéré par les communautés rurales, votre présente session examinera les conditions de réalisation des 129 projets déjà financés et approuvera la 2e génération de projets au nombre 78 soumis par les communautés rurales partenaires et les OCB et validés par le comité régional de concertation de chaque région. Au total, 207 microprojets pour un montant global de 766 327 944 FCFA seront mis à la disposition des communautés rurales et des OCB selon la répartition suivante : (i) Région de Fatick 63 microprojets pour un montant de 208 825 618 FCFA ; (ii) Région de Kolda 72 microprojets pour un montant de 215 670 372 FCFA ; (iii) Région de Tambacounda 40 microprojets pour un montant de 132 796 016 FCFA ; (iv) Région de Kédougou 32 microprojets pour un montant de 109 035 939 FCFA

La répartition des 207 microprojets selon la nature se présente comme suit : (i) Hydraulique 34 ; (ii) Education 35 ; (iii) Santé 10 ; (iv) Equipement post récolte 98.

A terme, la réalisation des activités du FDL permettra de satisfaire les besoins des communautés concernées en matière d’accès aux infrastructures sociales de base et de contribuer ainsi à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le Développement (OMD) au niveau de ces collectivités locales. De manière plus spécifique et compte tenu de l’importance des équipements post récolte (47%) permettra aussi de mieux valoriser les aménagements réalisés dans le cadre du volet Aménagements.

Impact environnemental et adaptation aux changements climatiques : Le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) du PAPIL, issu de l’étude d’impact environnemental et social, a identifié les principaux impacts susceptibles d’être engendrés par les activités du PAPIL, et a également défini les mesures d’atténuation, de suivi et de surveillance environnementale. Les activités de production de plants et de reboisement, d’ouverture et d’entretien de pare feux, d’ouverture et d’entretien des parcours à bétail, de réalisation d’actions de CES/DRS, ont été menées dans les différentes zones avec souvent des objectifs quantitatifs dépassés. Un programme d’information, d’éducation et de communication comportant la production d’outils de sensibilisation et d’information a également été mené par les régions médicales sur les maladies d’origine hydrique. Par la construction de petits ouvrages de rétention d’eau, le PAPIL a permis en maints endroits la régénération du milieu naturel, avec le développement de la végétation et la réapparition d’espèces animales et végétales. Elle a permis également l’élaboration et la mise en œuvre de plans simples de gestions de forêts classées. Les actions de lutte anti-sel menées dans la région de Fatick ont permis de récupérer progressivement des sols dégradés grâce au lessivage des terres salinisées (plus de 2100 ha), de protéger et de sécuriser des superficies (environ 9800 ha) contre la salinité des terres. Par ces différentes actions contenues dans le Plan de Gestion Environnementale et Sociale, le PAPIL à contribué de façon notable à la conservation de la biodiversité et à la lutte contre les changements climatiques. Contrairement à la riziculture irriguée conventionnelle avec la présence permanente d’une forte lame d’eau, qui est source de production de méthane. Le Système Riziculture Intensive (SRI), introduit par le PAPIL et qui pourrait être vulgarisé ne produit pas de méthane et fixe le carbone dans le sol. En effet, le SRI par l’assèchement de la rizière développe la présence d’oxygène et fixe le carbone dans le sol. Le SRI devient alors un acteur important de lutte contre le réchauffement climatique. Si le SRI était généralisée par les petits riziculteurs dans le monde, il pourrait avoir un impact non négligeable sur le réchauffement climatique.

Principales contraintes rencontrées

Retard dans l’exécution : Les contraintes liées à la satisfaction des conditions préalables à l’entrée en vigueur du prêt et aux conditions préalables au premier décaissement n’ont pu être satisfaites qu’en fin 2005 pour permettre au Projet de se mettre en place à partir de 2006, soit donc 3 ans après l’approbation du prêt par la BAD. Si la pertinence du Projet est indéniable, le niveau d’exécution des réalisations physiques de la composante A (hectares aménagés, terres récupérées, mares et pistes), à l’exception des actions de reboisement et de CES/DRS, reste handicapée par les retards initiaux enregistrés au démarrage, par les délais pris pour un grand nombre d’études à lancer ou à actualiser et d’acquisitions à mener, par le caractère saisonnier de la construction des ouvrages et aménagements hydro agricoles (novembre à juin), par la relative dispersion des sites répartis au niveau de quatre régions, et aussi par les contraintes liées à la démarche participative qui détermine les sites et les activités à réaliser au cours de l’exécution. Cette situation, alliée à la nécessité d’assurer un accompagnement des producteurs pour la gestion et la mise en valeur des aménagements, imposera une prorogation de la date de clôture du Projet d’au moins un an, pour la porter au 31 décembre 2011 (31/12/2010 prévue initialement).

Gap de financement : Sur le plan financier, les retards mis dans le démarrage du Projet dont les coûts ont été évalués en 2003, le renchérissement du baril de pétrole et ses incidences au niveau du coût des marchés de construction, la dépréciation continue de l’unité de compte (environ 1,2 milliards de pertes enregistrées), la sous-estimation de certains postes budgétaires accentué par le principe même de la démarche participative qui entend répondre aux besoins exprimés par les populations, l’érection d’une nouvelle région administrative (Kédougou) dans la zone d’intervention du PAPIL, l’actualisation des études portant sur les ouvrages de base et certaines options techniques en découlant ont contribué à réduire notablement les ressources du Projet. A ce jour, il a été estimé un gap de financement de l’ordre de 5 milliards de F.CFA. Face à cette situation examinée au cours de la revue à mi-parcours de juillet 2009, plusieurs scénaries ont été envisagés, tenant compte des seules ressources actuellement disponibles, de la possibilité d’engager des ressources additionnelles à travers un financement complémentaire de la contre partie, et aussi des perspectives de partenariats avec d’autres programmes pouvant prendre en charge une partie des activités du PAPIL dont le financement ne serait pas assuré. A l’heure actuelle, à défaut de ressources complémentaires disponibles, il a été opté pour un scénario minimal, basé sur une priorisation des interventions tenant compte des fonds alloués et d’une prorogation d’un an de la date de clôture du Projet.

Ce scénario ne permettrait pas d’atteindre qu’environ 65% des superficies aménagées et 70% des productions additionnelles, et engendrerait une diminution du nombre de sites touchés. Dans ce scénario, le nombre de mares aménagées et de pistes réalisées est également notablement réduit (3 mares sur 19, 30 km de pistes contre 105 prévus). De surcroît ce scénario ne permettrait pas d’assurer un accompagnement soutenu des producteurs pour la mise en valeur des sites aménagés. Cette situation de baisse des ressources financières ne permet donc plus de réaliser l’ensemble des activités prévues dans le cadre du Projet alors que la plupart d’entres elles ont fait l’objet d’investigations et d’études poussées à partir des ressources du prêt FAD. En particulier, tous les ouvrages hydrauliques et hydro agricoles structurants, générateurs de pôles de développement d’activités diverses dans un espace agro sylvo pastoral apaisé, ont fait l’objet d’études d’APD et d’élaboration de dossiers d’appels d’offres. Le non financement des ouvrages identifiés selon une approche participative et consensuelle avec les populations bénéficiaires, constituerait non seulement une grande déception au niveau de ces populations dont les attentes étaient très fortes, mais également une perte des investissements déjà réalisés pour ces études. A cet effet, des propositions sont soumises à votre approbation, pour non seulement poursuivre la réalisation des infrastructures mais aussi pour rechercher le financement complémentaire.

Mesdames, Messieurs,

La démarche du PAPIL s’intègre dans le processus de décentralisation en cours au Sénégal. Ainsi, la démarche « petite irrigation » vient en soutien à la décentralisation et vise à renforcer les initiatives locales en matière de maîtrise des eaux de surface, exprimées dans les plans locaux de développement. Le PAPIL fournit également un appui aux organisations paysannes pour qu’elles prennent pleinement en charge la gestion et l’entretien des infrastructures et aménagements hydrauliques. Ainsi, 116 organisations de producteurs ont été appuyées en matière de structuration et plus de 2.800 producteurs ont eu à bénéficier d’un renforcement de capacités techniques (techniques culturales, dynamique organisationnelle, accès au crédit). Ces actions ont eu un réel impact en termes de productivité et de production additionnelle estimée à plus de 5.500 tonnes de riz paddy et à plus de 2.000 tonnes de produits maraîchers. Cependant, malgré toutes ces actions menées en direction des organisations de producteurs, un accompagnement s’avère encore nécessaire pour leur permettre d’être plus compétentes, plus opérationnelles et dotées de plus de moyens.

L’appropriation des ouvrages par les populations doit être consolidée, et les transferts de compétences renforcés ainsi que la capacité financière et technique des groupements. L’enjeu actuel est de mettre en place des conditions de durabilité institutionnelle des OP afin de valoriser le potentiel de terres aménagées ou à aménager et d’orienter les producteurs vers des spéculations diversifiées et rentables, à travers une approche filière.

Le rapport d’activités 2009 qui vous sera présenté tout à l’heure montre qu’une grande partie des activités prévues ont été réalisées que les taux d’exécution physique et financière se sont améliorés, malgré la persistance des délais d’approbation encore anormalement longs observés au niveau du processus d’acquisition des biens et services notamment au niveau du Sénégal.

La certification des comptes de l’exercice 2008 et les appréciations formulées montrent que les ressources du PAPIL (ressources FAD et contre partie du gouvernement) sont bien gérées et que toutes les dépenses engagées sont conformes à l’accord de prêt , au manuel de procédures administratives, financières et comptables du PAPIL, mais également aux règles et procédures de la BAD en matière d’acquisition de biens, services et travaux. Les observations formulées par le Cabinet visent à renforcer la performance du projet.

Le programme d’activités et le projet de budget y afférent traduisent bien la volonté exprimée de réaliser tous les travaux du scénario retenu afin de consacrer l’année 2011 aux activités de valorisation des sites aménagés. En adoptant ce programme d’activités et ce budget, vous donnerez à la Cellule de coordination les moyens de satisfaire avec toujours plus d’efficacité et de dévouement les nobles aspirations des populations bénéficiaires.

Avant de terminer mon propos, je voudrais vous remercier tous pour l’appui que vous apportez au PAPIL, votre PAPIL. Les résultats satisfaisants obtenus, grâce à aux efforts déployés par chacun d’entre vous sont les fruits de votre engagement sans failles pour le développement économique et social de notre pays. Dans ce cadre, je voudrais une mention spéciale aux Gouverneurs des régions de Fatick, de Kédougou, de Tambacounda et plus particulièrement au Gouverneur Moubarack SECK de Kolda qui dirigent avec clairvoyance et compétences, en présence des Présidents des Conseils Régionaux, des Présidents des Communautés Rurales, les réunions de concertation de ces trois régions, structures chargées d’orienter et de valider les activités de terrain du PAPIL. Leurs conseils perspicaces et leur soutien efficace et constant ne nous ont jamais fait défaut. Une mention spéciale est également décernée à monsieur Alé LO, cet infatigable pionnier de la décentralisation qui ne ménage aucun effort pour défendre et faire progresser le processus irréversible de la décentralisation. Les communautés rurales lui doivent beaucoup. Je voudrais à votre nom à tous lui rendre un témoignage mérité pour ses activités multiformes en faveur d’un développement local endogène et durable. A la Banque Africaine de développement, je dis grand merci pour non seulement son assistance financière sans laquelle ce projet ne verrait pas le jour, mais surtout pour l’assistance technique et les conseils perspicaces que son personnel hautement qualifié et expérimenté et entièrement dévoué à la cause du développement des pays africains.

En très peu de temps, nous avons ensemble engagé des actions majeures en dotant nos populations à la base d’infrastructures hydro agricoles, véritables pôles de développement, d’infrastructures socio économiques pour réduire la pauvreté en milieu rural, des vivres de soudures pendant les périodes les plus critiques, grâce à un partenariat dynamique avec le PAM, des moustiquaires imprégnées pour réduire le taux de prévalence du paludisme, maladie endémique la plus destructive en milieu, en renforçant leurs capacités et en améliorant leur condition de vie dans un espace agrosylvo pastoral rénové où chaque acteur pourra désormais exercer en toute sécurité l’activité de son choix.

Je suis persuadé que nous sommes sur la bonne, celle qui conduira irréversiblement notre pays vers le progrès et le développement qui profiteront à tous.

Mesdames, Messieurs, je vous remercie de votre aimable attention.

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